Dans un rapport d’enquête publiée à Kinshasa
Le Rapport du monitoring et d’enquête sur les conditions de détention des personnes handicapées dans les cachots et à la Prison centrale de Makala,publié par la Fédération nationale des associations des personnes handicapées du Congo (FENAPHACO) indique qu’en République Démocratique du Congo, les droits reconnus aux détenusne sont pas respectés.La situation devient encore plus difficile pour les détenus personnes vivant avec handicap (PVH), les militants des partis politiques de l’opposition et les détenus femmes.
Le Rapport indique que, contrairement aux prescrits de la Constitution de la République et à la loi n°07/008 du 4 décembre 2007 portant statut de l’opposition politique, plusieurs personnes sont détenues ou ont déjà été détenues pour avoir critiqué ou mis en cause certaines autorités politiques ou encore pour avoir protesté contre l’action du gouvernement en organisant des marchés pacifiques.
De même, la situation nutritionnelle des PVH à la Prison centrale de Makala estdéplorable, puisque l’Etat a cessé depuis plusieurs années de fournir de la nourriture aux prisonniers. Seules les familles de détenus, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), certaines personnes charitables, les ONG et confessions religieusescontribuent aux besoins alimentaires des détenus, si bien que la vie et la santé des PVH détenues sont fatalement affectées.
Le monnayage
Le transfert des prisonniers malades vers l’hôpital le plus proche est conditionné par le paiement d’une caution. Les malades capables de payer sont vite transférés, même pour des cas bénins. Les malades PVH démunies ne sont généralement transférées que lorsqu’elles sont presqu’à l’agonie. Selon le rapport, des traitements inhumains, cruels et dégradants sont appliqués dans toutes les prisons, mais à divers degrés.
La mise au cachot, les menottes et les travaux forcés infligés aux PVH à la Prison centrale de Makala violent les textes juridiques relatifs aux droits de l’Homme, en particulier la Convention des Nations Unies qui les protège.
Concernant le droit de communiquer avec un avocat ou avec le monde extérieur reconnu aux détenus, les visites sont, certes, autorisées. Mais,pour les PVH, le temps réservé à ces visites est de courte durée, affirme le document, ajoutant que tout visiteur est obligé de donner de l’argent aux gardiens et que, parfois, l’entretien avec les détenus est également monnayé.
Par Marcel Tshishiku