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Officiellement, les travaux du Dialogue étaient bloqués depuis le lundi 11 septembre 2016 à cause de la divergence de vue autour de la « séquence des élections », la Majorité présidentielle soutenant l’organisation prioritaire des « locales » et l’Opposition celle de « la présidentielle ». Selon les fuites qui ne cessent de filtrer des couloirs de la Cité de l’Union Africaine, le véritable casus belli se trouve ailleurs.
Des participants, qui se confient aux médias à visages découverts, n’hésitent pas à confirmer les révélations faites en son temps par Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire général démissionnaire de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), le parti de Vital Kamerhe. On se
rappelle que cet acteur de l’Opposition avait martelé que l’enjeu caché du dialogue était le « glissement », dont la contrepartie morale et financière pour les « opposants » favorables à ce schéma était le gain des portefeuilles ministériels ou des postes de gestion dans les
entreprises du Portefeuille de l’Etat.
Les ministères stratégiques non négociables
On laisse entendre, à ce sujet, que la Majorité Présidentielle
n’entend céder ni la Primature, ni les ministères qu’elle estime
stratégiques tels que l’Intérieur, les Affaires Etrangères, les
Finances, la Communication et Médias, encore moins la Banque Centrale
du Congo. Pourtant, nombre d’opposants ne jurent que par la Primature
et des méga-ministères, qu’ils considèrent comme la « prime » qu’ils
méritent pour leur allégeance à la famille politique du Chef de l’Etat
dans son obsession à geler, aussi longtemps qu’elle le pourrait,
l’élection présidentielle.
Mais, selon les paramètres en présence, la bataille de la Primature
semble perdue d’avance pour l’Opposition, qui serait bien obligée de
signer l’Accord politique en gestation après avoir fait un chantage de
façade, pour la consommation intérieure et extérieure.
On apprend aussi que le mécontentement serait en train de gagner les
rangs la plupart des délégués de l’Opposition et de la Société Civile
qui commencent à avoir le sentiment qu’ils vont finir leur séjour à la
Cité de l’Union Africaine comme des dindons de la farce. La réalité
est qu’en dépit de leurs gesticulations, un petit carré
d’opportunistes de l’Opposition va se tailler la part du lion dans le
quota des postes ministériels et de mandataires publics que voudra
bien lui accorder la Majorité présidentielle. Dès que le partage des
postes sera acquis, le dialogue pourrait enfin atterrir, avec des
Résolutions sans lendemain, à l’instar de celles des Concertations
Nationales.
Les « Mobutistes » en première ligne
Ce qui fait tiquer plus d’un Congolais, c’est la présence des «
Mobutistes » en première sur le banc de la Majorité Présidentielle.
Ces génies du mal, qui avaient largement contribué à la faillite du «
mobutisme » en torpillant les « Résolutions » de la Conférence
Nationale Souveraine ainsi que toute possibilité d’organisation des
élections locales, législatives et présidentielle, ont repris
activement du service avec leurs stratégies de blocage des forces
politiques et sociales acquises au vrai changement de gouvernance au
sommet de l’Etat.
Alors que le peuple congolais attend impatiemment d’être conduit aux
urnes dans les délais constitutionnels, ils sont en train de
reproduire les erreurs du passé, avec des « Conclaves » «
Concertations », « Tables Rondes », « Dialogues » …fondés sur
l’exclusion des personnalités politiques qui ne demandent qu’à être
soumises à la sanction du souverain primaire dans les urnes. Comment
ces faux stratéges politiques ayant provoqué la descende aux enfers de
Mobutu et du mobutisme peuvent-ils rêver de dribbler un peuple
politiquement éveillé depuis l’ouverture de l’ex-Zaire au
multipartisme, le 24 avril 1990? 26 ans après, les Congolais vont-ils
tolérer d’être embarqués dans une nouvelle et interminable transition
? Les jours et mois à venir vont apporter une réponse à tous.
Kimp