Le Prof André Mbata a clôturé le 6ème Forum Mondial sur les Migrations

Mercredi 17 décembre 2014 - 07:30

Revenu sur le conti­nent au terme d’un long périple l’ayant conduit successivement à New York aux Etats-Unis d’Amérique et au Dane­mark en Europe, le prof Andre Mbata vient de clôturer les travaux du 6eme Forum Mondial sur les Migrations (World Social Forum on Migra­tions) qui s’est tenu à Johannesbourg en Af­rique du Sud du vendredi 5 au lundi 8 décembre 2014.

Le Forum avait été créé à Porto Allegre au Brésil en 2005 pour promouvoir la lib­erté de mouvement dans le monde et oeuvrer à la créa­tion d’un monde sans fron­tières. Il s’est déjà tenu au Brésil et en Equateur sur le continent américain, en Es­pagne sur le continent euro­péen et à Manille aux Phil­ippines en Asie. Comme la Coupe du Monde de football de 2010, le Forum de 2014 a été le premier à se tenir sur le contient africain.

Ce Forum a connu la par­ticipation de 95 organisa­tions non gouvernementales intéressées par la question de liberté de mouvement, des activistes de la société civile et des universitaires représentants environ 60 pays des cinq continent (Angola, Benin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Cote d’Ivoire, République démocratique du Congo, Ethiopie, Ghana, Guinée, Kenya, Mali, Mauritanie, Ma­roc, Niger, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Tunisie, Ouganda, Zambie, et Zimbabwe [Afrique] ; Ar­gentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur, Mexique, Panama, Pérou, Etats-Unis, et Uru­guay [Amerique] ; Cam­bodge, Chine, Koweït, Inde, Indonésie, Japon, Liban, Palestine, Philippines, Syrie, Thaïlande, et Taiwan [Asie] ; Grande Bretagne, Dane­mark, Finlande, France, Al­lemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Suède, et Suisse [Europe] ; et Australie0.

Le thème du Forum était “Migrations au coeur de l’humanité: Repenser la mo­bilité, le développement et la mondialisation ». En sa qualité de Président du Co­mite organisateur, le Prof André Mbata avait ouvert ce Forum le vendredi 5 décem­bre 2014, jour marquant le premier anniversaire de la mort de l’ancien Président Sud-africain Nelson Man­dela, « l’icône de toutes les icones ».

néral de l’ONU qui lui avait consacré une journée inter­nationale en 2009 a dit de lui qu’il représentait toutes les valeurs et les aspira­tions de l’ONU tandis que le Président américain Barack Obama estimait qu’il avait fait plus que ce que l’on pou­vait attendre d’un homme.

Plusieurs personnalités dont les anciens ministres sud-africains Essop Pahad, Jay Naidoo et l’actuel Secrétaire général de la Confédération des syndicats sud-africains (COSATU), Mr Zwelenzima Vavi avaient pris par à la séance d’ouverture avec les délégations venues du monde entier.

Tous les intervenants ont fait valoir le fait que nous sommes tous des migrants venus de quelque part et dont la migration contin­ue. Il n’y a pas d’humanité sans migrations. Les fron­tières actuelles sont un ac­cident de l’histoire de con­quêtes et de colonisation et devraient être abolies étant donné que nous devrions tous nous sentir comme des citoyens du monde. Si des progrès sont été faits cer­taines parties du monde et du continent, les législations et pratiques migratoires de plusieurs pays laissent à dé­sirer. C’est le cas notamment de l’Europe qui a ouvert ses frontières aux ressortissants des pays de l’UE mais laisse chaque année mourir à ses portes plusieurs milliers d’Africains dans la Méditer­ranée, une Europe sans âme qui oublie ses responsabili­tés historiques. La question des migrations est politisée à outrance part les hommes politiques.

A l’approche des échéances électorales, les migrants deviennent les boucs émis­saires de tous les problèmes et considérés comme la maladie d’Ebola. Même sur le continent, alors que l’on parle de l’Union africaine, les migrants sont étrangers sur leur propre continent. Le Prof André Mbata a déploré la folie des dirigeants con­golais (Brazzaville) ayant récemment abouti à plu­sieurs expulsions des rd-congolais de Brazzaville et à l’établissement des visas entre les deux capitales les plus rapprochées du monde. L’Angola expulse aussi régu­lièrement plusieurs milliers de Congolais en violation de leurs droits alors que la RDC et l’Angola sont tous membres de la DSADC qui avait adopté un Protocole sur la liberté de la circula­tion et de mouvement. Un pays comme l’Afrique du Sud qui avait été soutenue par d’autres durant la lutte contre l’Apartheid a renforcé sa législation surtout contre les Africains.

Le Forum en a appelé à la réforme des législations et des pratiques des migra­tions, à la suppression et à l’allègement des procédures pour faciliter les mouve­ments. Il a salué le cas des pays de l’Afrique de l’ouest où il est possible de se déplacer sans passeport ni visa du Nigéria au Sénégal, du Be­nin au Niger. Il a également salué la politique de cartes vertes des États-Unis et les mesures récentes en faveur des migrations prises par le Président Obama. Pour le Forum. Les migrations sont une opportunité et non une menace au développement.

Il faut s’attaquer plutôt aux causes des migrations que sont le sous-développement, les violations des droits de l’homme et la gouvernance autoritaire dans plusieurs pays. Les migrations ne vont pas s’arrêter mais chacun doit être libre de quitter et de sortir de son pays.

Le Forum s’est terminé par un appel à l’unité et à la solidarité de tous pour con­stituer un réseau mondial puissant qui lutte pour un monde sans frontières. Pen­dant qu’on ne demande ni passeport ni visa aux mous­tiques, aux tsunamis ou aux autres catastrophes naturel­les, il n’y a pas de raison de le faire pour d’autres êtres humains surtout entre les Etats qui se disent frères. Les politiques migratoires actu­elles de plusieurs pays du monde sont inhumaines et dénotent d’une terrible crise de civilisation et devraient être reformées ou suppri­mées pour l’avènement d’ un monde plus solidaire ou les migrations sont placées au coeur de l’ humanité et l’ humanité au coeur des poli­tiqués et législations mi­gratoires basées sur l’ idée selon laquelle nous sommes tous citoyens du monde et notre lieu de naissance n’ est qu’ un aident.

De notre correspondant à Johan­nesbourg, BobJacob