Les organisations féminines réfléchissent sur leurs faiblesses

Vendredi 12 septembre 2014 - 11:57

La plateforme « Cause Commune » a organisé pendant 2 jours au CEPAS, un atelier d‟échange et de réflexion avec différentes organisations féminines du pays, sur leur rôle et leurs responsabilités dans la promotion des droits des femmes. Marie- Madeleine Kalala, coordonnatrice de cette plateforme, a expliqué que l‟organisation de cet atelier procède du constat selon lequel deux décennies d‟actions et de mobilisation des organisations féminines n‟ont connu qu‟une faible influence sur la société jusqu‟à ce jour. Même l‟opinion féminine en rapport avec les enjeux de la République demeure inaudible.
En lançant sa communication, Cause Commune veut cerner les faiblesses des organisations féminines dans l‟objectif de trouver des voies et moyens de renforcer les synergies de travail et de mutualiser les ressources en suscitant un espace d‟interaction au sein du mouvement associatif féminin. Le but final de cet exercice est de privilégier la seule promotion des droits de la femme et son leadership. « Nous pensons qu‟au sortir de cet atelier, nous aurons notamment défini les thèmes prioritaires de travail en vue de l‟ouverture de nouvelles démarches mobilisatrices et synergiques. Tout en prenant en compte les enjeux et les défis actuels, les organisations de femmes veulent parvenir à une participation efficiente de la femme dans la consolidation de la démocratie et la promotion de la gouvernance participative », a conclu Marie-Madeleine Kalala. Pour sa part, Géneviève Inagosi, Ministre du Genre, a rappelé que le gouvernement a toujours encouragé toutes les initiatives qui concourent à la promotion des droits de femmes, afin d‟assurer leur épanouissement intégral. Outre cela, elle a demandé à l‟assemblée de réfléchir sur certaines problématiques qui revêtent une importance capitale. Il s‟agit notamment de l‟implication de la femme dans la résolution 1325 du conseil de sécurité, l‟apport de la société civile féminine dans le projet de réforme du code de la famille et dans la lutte contre les inégalités et autres formes de discrimination. L’essentiel de différents exposés Trois exposés étaient au rendez-vous. Le premier exposé, rendu par Antoinette Saya, s‟est penché sur le travail des organisations féminines dans la promotion et la protection des droits des femmes de 1995(conférence de Beijing) à ce jour. Cet exposé a permis à la société civile féminine d‟échanger sur la démarche qu‟elle doit emprunter dans la mise en oeuvre des résolutions de la conférence de Beijing. La deuxième intervention était celle de Betty Mwela, présidente de la fondation Diraf Esther, qui a parlé de la vision des organisations féminines dans la lutte pour la promotion du leadership féminin. Le dernier intervenant, Thierry Nlandu, consultant en développement organisationnel et professeur à l‟université de Kinshasa, a émis quelques critiques quant au travail réalisé par des organisations féminines dans la sphère nationale. Dans son exposé, Il a révélé que le véritable défi a relevé dans ce combat est tout d‟abord d‟ordre éthique. « La sincérité, la vérité, l‟honnêteté, l‟altruisme, sont des valeurs à retrouver dans le combat de la femme… il faut que celle-ci comprenne qu‟elle est la mère dont le sein ne doit plus livrer ce lait de ruse, du mensonge, de la manipulation et de la corruption », a-t-il soulevé. Une fois l‟éthique retrouvée, ajoute Thierry Nlandu, les femmes animatrices de structures cesseront de faire la valse des programmes qui ne répondent pas aux besoins réels des femmes à la base, afin de construire un partenariat et une complicité fondée sur la réponse aux inquiétudes quotidiennes de celles-ci.

 

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