L’Opposition K.-O debout !

Mardi 5 mai 2015 - 07:58
* Comment rendre responsable un ministre national sur une question - gestion des pompes funèbres et des cimétières - qui relève exclusivement de la compétence du pouvoir provincial, voire urbain ? Douche froide, déculottée, flop, bérézina , knock out (K.O) . On peut multiplier les termes à l’infini. Mais, la réalité est la même . Hier à la Chambre , l’Opposition parlementaire a été renvoyée dans les cordes dès le premier round . Arbitre très à cheval sur le règlement intérieur, Aubin Minaku n’a pu que constater l’abandon. La motion contre le Vice-Premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur a fait pschitt , comme ironiserait l’ancien Président français Jacques Chirac. Détail sur cet uppercut qui a fait tant mal aux initiateurs de la motion de défiance et mis fin aux illusions d’une mise à mort du numéro 2 du Gouvernement congolais et kabiliste en chef. Autant l’avouer tout de go. La configuration de l’Assemblée nationale ne laissait pas présager la chute du Vice-premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur à la suite d’une motion de défiance. Fût-elle sur l’affaire à forte charge émotive comme celle de la tombe commune de Maluku . Mais, surprise, ce n’était pas tant la « fameuse » majorité arithmétique – le poncif est de l’opposition- qui a mis les initiateurs de la motion K.O . C’est plutôt la solidité de l’argumentaire développé par les députés de la Majorité avec entête desquels Ramazani Shadari. Comment rendre responsable un ministre national sur une matière qui relève exclusivement de la compétence du pouvoir provincial ? Dans le contexte du régionalisme constitutionnel et de la décentralisation, l’argument a fait mouche. Mieux, il s’est avéré imparable. Nous revoici rattrapé par le débat sur le respect de la Constitution. Toute la constitution et rien que la constitution. Ce n’est pas tout. Sur pied de la loi organique n°08/16 du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les provinces en son article 11 attribue la gestion des pompes funèbres et des cimetières de manière exclusive au Conseil urbain. Pas donc besoin d’être orfèvre dans la chose juridique pour comprendre que le ministre national de l’Intérieur n’a pas vocation à s’expliquer sur la question. A moins que l’Assemblée nationale, réceptacle par excellence de la légalité décide de violer …la loi.
Le piège s’est ainsi refermé sur l’Opposition parlementaire. Nette victoire de la Majorité. Evariste Boshab, qui s’était amené à la Chambre avec une bonne partie des ministres, pouvait boire du petit lait. Ce juriste de haute volée n’a même pas eu à donner des coups. A peine a-t-il montré ses biceps. A l’entrée du Palais du peuple, les troupes battant pavillon PPRD et autres partis de la Majorité avaient déjà donné le ton de la cohésion autour du VPM Boshab. J. N