L’avènement au mois de septembre 2015 du ministre Atama Tabe au ministère de la Défense, Anciens combattants et Réinsertion a marqué la poursuite de coopération militaire. Ce, à la faveur du réaménagement opéré au mois de septembre 2015 entre lui et son prédecesseur Aimé Ngoi Mukena.
Au lendemain de sa prise de nouvelles fonctions, il a reçu le ministre britannique en charge des Droits humains et des Opérations de maintien de la paix, Représentante spéciale du Premier ministre britannique en matière des violences sexuelles, madame La Baronne Analay Joyce Anne. Cet entretien a permis de lui rassurer sa collaboration à la Représentante spéciale du Chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, Jeanine Mbunda, dans le combat contre le fléau des violences sexuelles décriées par tous.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Région de Grands Lacs, Saïd Djinnit, qui s’est entretenu avec le ministre Atama Tabe, a rendu hommage aux FARDC pour le succès contre les forces négatives de l’ADF opérant dans l’Est de la RDC. Il en a appelé ainsi au renforcement de la coopération militaire entre la RDC et les Nations Unies pour élargir le champ de combat dans tous les théâtres des opérations contre les forces du mal. Aussi, a-t-il réitéré la disponibilité et le soutien de l’ONU pour la matérialisation de la déclaration de Nairobi, relative à la question du M23.
Le chef de l’outil de Défense congolaise, a partagé également, dans ce registre, avec le Représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies, Représentant résidant du PNUD, Mamadou Dialo, le carnet des chantiers en cours d’exécution dans la professionnalisation, l’efficacité et l’organisation des FARDC. Et ce, avant de passer en revue les lois et règlements mis sur pied pour créer un cadre légal relatif à la réforme du secteur de sécurité.
Le successeur de Martin Koblër, Maman Sidiko a choisi, aussitôt en fonction, de recourir au partenariat du ministère de la Défense Nationale, Anciens Combattants et Réinsertion dans la mission de la Monusco de protéger la population dans les zones occupées par les groupes armés. Selon lui, il est toujours indispensable de se serrer la main pour libérer réellement la population.
Fort de cette réalité, le ministre Crispin Atama a eu à signer avec le chef de la Mission européenne du conseil et d’assistance en matière de réforme du secteur de sécurité, (Eusec), le nouveau programme d’action de cette mission, avant sa liquidation en juin 2016. Crispin Atama Tabe et le colonel Johan de LAERE s’engageaient ainsi à accompagner les FARDC dans les volets portant sur le conseil stratégique et l’appui aux écoles militaires.
En visite de travail à Kinshasa, le sous-chef d’Etat-major de la Défense belge, le lieutenant général Compernol s’est entretenu avec le vice-ministre de la Défense nationale, René Sibu. Cet officier général belge entendait renforcer le programme de coopération militaire entre Kinshasa et Bruxelles. Il a participé aussi à l’exercice militaire conjoint 31ème brigade de réaction rapide-brigade légère belge. Un exercice qui marque la fin de la formation de cette brigade de reconnaissance à Kindu dans la province du Maniema.
L’attaché de Défense de Zambie, le colonel Collins Mawere a, quant à lui, confirmé que la coopération militaire entre Lusaka et Kinshasa est au beau fixe.
VOLET FORMATION
Dans le volet formation, le Patron de la Défense est allé encourager les recrues de la capitale au camp Kokolo. Question de les réarmer moralement avant leur départ pour le centre d’instruction de Mura dans la province de Lualaba.
La formation qualifiante des ex-combattants, quant à elle, a connu une avancée significative. Le vice-ministre de la Défense nationale René Sibu a effectué deux allers-retours dans les provinces de Haut-Lomani et de Kongo central pour lancer cette formation dans les bases militaires de Kamina et de Kitona. Il a mis à profit ces deux déplacements pour rappeler aux bénéficiaires l’intérêt que le Gouvernement accorde à ce processus. Celui de restaurer la paix sur toute l’étendue du territoire national.
L’expertise de la FAO, de Caritas-Congo et de l’INPP est ainsi mise à contribution pour la réussite de ce programme. Chose que le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies, David Gressly et le ministre de tutelle ont eu à apprécier à sa juste valeur, car permettant aux ex-combattants de retourner dans leurs communautés respectives et de se prendre en charge. C’est dans ce contexte que l’ambassadeur de Suède en RDC, Madame Annika Ben David a été rassurée par le numéro Un de la Défense du lancement effectif de la formation qualifiante des ex-combattants à Kamina et à Kitona dans le cadre du programme DDRIII. A noter que la Suède intervient dans ce programme à hauteur de 7 millions de dollars américains
L’évaluation du niveau de la coopération militaire entre Kinshasa et Paris a été au centre de l’entretien que Crispin Atama Tabe a accordé au diplomate français, Alain Remy. Ce dernier a rassuré son interlocuteur de la volonté de son pays à poursuivre et à renforcer cette coopération.
La même question a fait l’objet d’un entretien entre le ministre Atama Tabe et l’ambassadeur des USA en RDC, James SWAN. Selon le diplomate américain, son pays assure quelques programmes de formation des officiers de haut niveau dans les écoles militaires américaines. Cette formation spécialisée contribuera à coup sûr à la maturation des leaders de demain au sein des FARDC.
EVALUATION DE LA SITUATION SECURITAIRE ET HUMANITAIRE
La question des ex-Combattants du M23 et de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ont suscité une double réunion extraordinaire du comité des ministres de la Défense des Etats de la Conférence internationale de la Région des Grands Lacs "CIRGL " à Luanda en octobre 2015 et à Kinshasa en novembre 2015. Si la réunion de Luanda avait pour but essentiel d’évaluer la situation sécuritaire et humanitaire en RDC, au Burundi, en Centrafrique et au Soudan du Sud, celle de Kinshasa a eu à formuler une série de recommandations visant l’aboutissement rapide du rapatriement des ex-combattants du M23 basés en Ouganda, après plusieurs échecs de cette opération.
Dans ce registre de la sécurité toujours, le ministre d’Etat belge, administrateur de la Fondation Virunga, président du conseil d’administration de l’Asbl assurant la gestion du parc de la Garamba pour le compte de l’ICCN, François Xavier de Donnea, a exprimé son inquiétude au ministre de la Défense nationale sur la présence des groupes armés au parc de la Garamba où les braconniers ont causé de pertes en vies humaines. Il a, cet effet, plaidé en faveur d’une large collaboration entre les gardes parcs et les FARDC.
Cette initiative a inspiré le patron de la Défense à organiser une réunion interministérielle, 1ère du genre, qui a regroupé autour de lui, ses collègues de l’Environnement et du Tourisme ainsi que quelques experts. Il s’agissait de dégager les actions urgentes à entreprendre quant à la protection des parcs nationaux et réserves naturelles apparentées. Cette réunion consistait essentiellement à évaluer la mise en œuvre du décret du Premier ministre, relatif à la création d’un corps chargé de la Protection des parcs et des aires protégées. Une structure appelée à lutter contre le braconnage et la destruction des ressources naturelles, en proie aux dégâts écologiques énormes et en vies humaines.
Cette approche sécuritaire a fait appel à l’ONU, à l’UA et aux FARDC d’opérer désormais main dans la main dans le combat contre la LRA. Cette déclaration est du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Batelly l’a faite à l’issue d’une séance de travail avec le ministre de la Défense Nationale dans le cadre d’une mission conjointe UA-ONU.
VISITE AU CHANTIER NAVAL DE LA SCTP ET DE L’IMPRIMERIE CONGO TEXICO…
Mû par le souci de doter l’armée d’un équipement adéquat, Atama Tabe a fait le déplacement du chantier naval de la SCTP. Trois unités navigantes, dont Ebale, A Inga 601 et Engo, sont immobilisées à quai. Outre A Inga 601, pousseur opérationnel des barges, Ebale, 12 ans d’immobilité, est un outil de défense pouvant faciliter la sécurisation de la frontière et le transport des unités. Sa réhabilitation avant l’acquisition des nouvelles unités, serait quasi-intéressante en appui à la formation et au casernement des troupes.
C’est dans ce cadre que l’usine textile et imprimerie du Congo Texico, a reçu la visite du ministre de la Défense nationale. Cette unité de production locale a une capacité de 2.500 tenues militaires et de la police par jour grâce à son personnel qualifié et ses 839 machines de couture toute catégorie. La qualité, l’originalité et le coût sont les critères ayant guidé les FARDC à jeter leur dévolu sur cette usine. La production locale est à encourager. Car, elle résout l’épineux problème de la commande extérieure et du coût élevé en devises étrangères.
L’évaluation des moyens humains, matériels et financiers mis à la disposition de l’Armée par le gouvernement, a conduit le ministre de la Défense Nationale à l’inspection générale des FARDC. Il était question à la fois pour le ministre de prendre la température de cet organe lui rattaché, en vue d’en faire l’état des lieux. L’Inspection Générale des FARDC a dit attendre de sa tutelle l’affectation des officiers d’une grande probité morale et intellectuelle, appelés à exécuter les missions de contrôle et l’évaluation des unités des FARDC.
A travers la semaine du Combattant organisée par le ministère de la Défense nationale, Anciens Combattants et Réinsertion, la RDC s’est jointe le 11 novembre 2015 à toute la communauté internationale pour célébrer le 101ème anniversaire de l’armistice marquant la fin de la première guerre mondiale.
Crispin Atama Tabe s’est saisi de cette occasion pour rappeler les victoires glorieuses de la Force Publique du Congo belge dans les campagnes notamment de Kigali, Nyanza, Kigoma, Tabora, Mahenge et Dodoma. Ces exploits ont été également réédités pendant la 2ème guerre mondiale 40-45.Alfred LUKAMBIL