La semaine dernière, les combattants Hutu rwandais ont massacré 18 personnes à Miriki. La solution, c’est leur retour au Rwanda afin de négocier avec Paul Kagame et non des opérations militaires.
La région située dans le midi du territoire de Lubero (270km de Goma) se vide de ses populations depuis des tueries perpétrées par les Hutu rwandais des FDLR dans l’agglomération de Miriki, la semaine écoulée. 18 personnes ont été sauvagement massacrées par ces combattants, alors qu’il y a une présence des Fardc, tout comme de la Monusco sur cette position.
On compte à ce jour environs 20.000 personnes en détresse, fuyant leurs milieux d’origine dans ce sud-Lubero, fief des Hutu rwandais des FDLR depuis de longues années pour se mettre à l’abri de leurs cruautés. Ce chiffre, livré par la Société civile de Lubero, est confirmé par l’Administrateur de territoire (AT).
Celui-ci lance du reste un SOS à sa hiérarchie et aux hommes de bonne volonté pour venir en aide à ces milliers de personnes déplacées qui vivent dans des conditions inhumaines dans des familles d’accueil, elles-mêmes démunies qui n’ont rien à leur offrir.
Depuis quelque trois semaines, les FDLR ont lancé dans cette zone leur campagne de terreur, exactement comme les Ougandais des ADF à Beni. Ils procèdent à des enlèvements de populations, aux viols, aux pillages des récoltes et à l’exploitation illégale des ressources naturelles sur cette partie du Nord-Kivu, le sud-Lubero.
L’USAGE DE LA FORCE CONDUIT AU MUR
Ici depuis 1994, on n’a jamais entendu parler d’une quelconque opération de traque contre ces Hutu rwandais des FDLR. Pas plus que celle en cours. C’est la preuve, si besoin en est que la direction imposée par la Communauté internationale dans le solutionnement de la problématique des FDLR, à savoir l’usage de la force, conduit au mur.
On est en train d’en faire une amère expérience pour la énième fois. La Communauté internationale doit avoir le courage de cesser avec la politique de l’autruche, de regarder les choses en face et de revenir à la raison. La raison, c’est le retour négocié avec Paul Kagame des FDLR dans leur propre pays, le Rwanda.
C’est à cela qu’il faut à tout prix arriver. Pas n’importe comment. Mais en mettant autour d’une même table le pouvoir rwandais et les différentes forces politiques militaires et sociales Hutu rwandais, y compris des FDLR. C’est ce qui a été imposé à la RDC avec toutes ses rébellions, pourtant créées de toutes pièces par le Rwanda… le RCD-Goma, le CND-Nkunda, le CND-Ntangada, le M23.
Côté Rwanda, il n’y a rien. Aucun instrument juridique international n’impose à Paul Kagame de négocier avec les FDLR. Le maître de Kigali a donc beau jeu. Rien dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé par dix pays pour la stabilité de l’Est de la RDC. Pas plus que dans les Résolutions subséquentes du Conseil de sécurité de l’Onu.
PAS DE DIALOGUE ENTRE LE RWANDA ET LES FDLR
Rien ne prévoit le moindre dialogue entre le Rwanda et les FDLR. C’est impensable. Comment peut-on arriver à la stabilisation militaire de l’Est de la RDC qui est l’objet de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sans apporter une solution idoine à la question des FDLR ? Le dialogue politique de la RDC n’apporte aucune solution à la question des FDLR.
Il faut parvenir à imposer un dialogue interwandais qui ouvrirait un grand boulevard pour le retour au bercail de ces Hutu rwandais des FDLR. L’option militaire a déjà montré ses limites. Si c’était le cas, il y a bien longtemps que ces FDLR seraient démantelées.
Pour s’en convaincre, on peut rappeler les opérations conjointes des armées rwandaise et congolaise de 2009. Malgré tous les moyens opérationnels énormes déployés, elles n’ont pas neutralisé les FDLR. Il sied en conséquence de quitter les sentiers battus et de changer le fusil d’épaule en appelant de tous les vœux à ce dialogue interwandais qui mettrait toutes les forces politico-militaires sous l’arbre à palabre avec le pouvoir de Paul Kagame. Ceci doit devenir la doctrine de la Communauté internationale sur les FDLR et non le recours à la force. KANDOLO M.