Pour booster l’économie du pays, les Congolais ont le devoir de consommer congolais

Vendredi 30 janvier 2015 - 08:33

S’il y a des tares dans le chef de Congolais du moins ceux qui vivent dans les villes, et qui participent ou contribuent au sous-développement ou à l’absence du progrès au pays, c’es bien cette tradition malheureuse de nos compatriotes de vouloir consommer extérieur ou des biens importés.

Les observateurs avisés se sont toujours demandé pourquoi le Congolais depuis des longues années d’ailleurs, a toujours tendance à consommer les produits importés. Des habits à la nourriture, même au niveau des informations, les Congolais ont pris la mauvaise habitude de consommer ce qui vient de l’étranger, de l’Europe, de l’Amérique ou de l’Asie.

Pour ne prendre que les cas du riz et du poisson. La RDC compte parmi les grands producteurs du riz. Cette céréale est cultivée à grande échelle dans le Sankuru dans la province du Kasaï-Oriental. C’est même la nourriture de base du peuple otetela. Ni au niveau de la province déjà ni au niveau du Gouvernement central et même des opérateurs économiques privés, personne ne pense industrialiser la production de ce riz et le capitaliser pour qu’il profite réellement aux populations paysannes qui le cultivent.

A Bumba dans la province de l’Equateur et même au Maniema, le riz est également cultivé sans que cela ne réveille l’intérêt des Congolais. Ici à Kinshasa, et même à Mbandaka, les gens préfèrent plus consommer du riz thaïlandais, chinois ou indien. En lieu et place de consommer le riz frais de Bumba. A cause de ces mauvaises habitudes, les cultivateurs de cette céréale ne se sentent pas encouragés. Et personne ne pense à la production industrielle de ce produit agricole.

Ce qui fait que les usines de fabrication de la bière comme la Bralima, la Bracongo, la Brasimba sont, malgré leur bonne volonté, d’acheter local, tournés vers l’extérieur pour importer du riz devant servir à la fabrication de la boisson alcoolisée. La quantité produit localement étant limité.

Un autre cas de figure, c’est celui du poisson. La RD Congo compte parmi les pays qui regorgent la plus grande réservé d’eau douce en Afrique et même au monde. Selon des experts, le lac Tanganyika est aligné comme le cours d’eau le plus poissonneux au monde. Où les poissons meurent de vieillesse. Incroyable.

Mais qu’est-ce qui fait ô diable que les Congolais et principalement les Kinois et les populations de l’Ouest du pays s’acharnent à consommer le chinchard communément appelé » Mpiodi « . Des poissons importés du Danemark, du Portugal, de la Namibie ou des pays lointains d’autres continents. Ces poissons qu’on conditionne avec des produits chimiques et par le froid, le poisson » Mpiodi » souvent atteint le consommateur 2 à 4 mois après sa pêche. Souvent ils sont dépourvus de toutes les vitamines et des vertus nourrissantes qui peuvent profiter à la santé humaine.

Les eaux congolaises de l’océan Atlantique ne sont pas exploitées sur le plan de la pêche. La PIM (Pêcherie industrielle de Muanda) une entreprise qui pratiquait la pêche dans le littoral n’existe plus. Une firme chinoise qui a commencé l’activité de la pêche dans l’océan et qui avait ses bureaux à Matadi à Boma et un point de vente ici à Kinshasa a été tout simplement combattu.

A travers le fleuve Congo, de Matadi à Muanda, il n’y a aucun bateau de pêche. C’est à peine si vous apercevez des pirogues de pêcheurs. Même son de cloche de Kinshasa à Kisangani-où l’on n’enregistre aucun navire de pêche. Le fleuve est libre comme une forêt vierge. C’est à peine la nuit, vers Maluku, Kinkole ou vers Bolobo ou Mbandaka où vous trouvez quelques pêcheurs artisanaux qui pratiquent la pêche de subsistance qui ne peut véritablement épanouir son homme.

Les grands cours d’eau comme les rivières Kwa, Kasaï, Kwango, Kwilu, Mfimi Lukeni ou Ubangi, le lac Maï Ndombe ou le lac Albert… la pêche s’y pratique à petite échelle. Une pêche essentiellement de subsistance. Il y a bien à se demander si notre Gouvernement a une politique de la pêche ? Or si l’industrie de la pêche est développée, elle créera des emplois, participera à la bonne alimentation de la population et contribuera à l’autosuffisance alimentaire.

Côté viande et pain

Du côté de la production de la viande de bœuf ou de porc, le Congo démocratique n’est pas non plus avancé. Malgré tout l’espace, et la végétation que nous possédons, l’élevage n’est pas pratiqué pour répondre aux besoins de la consommation de la viande des Congolais. Des sociétés comme Sebo qui pratique l’élevage et détenait de dizaines de milliers de tête de bétails à Nkolo dans le Bas-Congo, a baissé de régime. Aujourd’hui, il est seulement présent dans la région de Mushie au Bandundu. Les quelques opérateurs fermiers comme la Société de grands élevage n’ont pas non plus assez de têtes de bétails. La ferme Kitobola a lui fermé depuis 1997-1998.

L’insuffisance de la production de viande, fait que les Kinois sont astreint à consommer de la viande de bœuf, de porc et même de poulet de chair importés. Le Congo importe également du maïs, la tomate, l’oignon, les pommes de table, les boissons alcoolisées comme la liqueur, le vin, les jus et même de l’eau.

A ce jour, le pays importe pour 1 milliard 200 millions de dollars de nourritures. Ça n’honore pas le pays. Ça doit changer. Des projets comme les » Bukanga Lonzo » doivent être soutenus et encouragés.

Jean-Pierre Seke

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