Processus électoral, Constitution, libertés individuelles : La tension remonte avec l’ultimatum lancé hier à Kinshasa

Mercredi 14 octobre 2015 - 10:40

Dans le cadre de l’Appel de Matadi, qui a prolongé les revendications du G7, un consensus réclamé d’ici le 16 février autour de la tenue harmonieuse des élections, sinon la population congolaise en tirera toutes les conséquences face aux responsables du blocage.

 

La déclaration de la Nouvelle société civile congolaise, NSCC en sigle, rendue publique hier mardi 13 octobre à l’issue de l’atelier national sur le rôle de la société civile dans la protection des droits et acquis de la démocratie en RDC, fera date. Elle se trouve dans la suite de l’Appel de Matadi sur l’Etat et les perspectives du processus électoral en date du 2 octobre. Si à l’hôtel Vivi Palace du chef-lieu de la province du Kongo central, il a été indiqué que le mois de février demeure la ligne rouge à ne pas franchir pour ne pas compromettre le processus électoral, au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa, la date précise est donnée en vue d’éviter le blocage susceptible de mettre en mal la consolidation de la démocratie et de la paix. Ici comme là-bas, il a été procédé à l’état des lieux sur les droits et libertés des Congolais, à l’évaluation de la gouvernance politique et sécuritaire ainsi que celle du processus électoral. Les inquiétudes soulevées et les constats dégagés croisent les observations transmises par le G7 constitué des 7 anciens sociétaires de la Majorité présidentielle à travers une correspondance. Il en est aussi des recommandations émises hier mardi au Centre Bondeko qui s’approchent des exigences de ce regroupement politique et d’autres forces politiques.

 

La Nouvelle Société civile congolaise (NSCC) reste attaché au respect absolu de la Constitution, des lois de la Républiques, ainsi qu’au délai constitutionnel en rapport avec l’organisation des élections sans oublier la protection des Droits et libertés fondamentaux des Citoyens. C’est ce qui ressort de la déclaration finale à l’issue de son atelier national sur les élections apaisées en RDC organisé du 12 au 13 octobre à l’intention de ses membres venus des provinces et de Kinshasa au Centre Bondeko situé dans la commune kinoise de Limete.

 

Dans cette déclaration, la NSCC exhorte le chef de l’Etat, Joseph Kabila dont le mandat expire en 2016 à rompre le silence sur toutes les spéculations qui enveniment le débat politique avec passion autour de son mandat, afin de fixer l’opinion et d’apaiser le climat sociopolitique presqu’agité.

 

Les participants à cet atelier attirent l’attention des acteurs politiques de la Majorité présidentielle, l’opposition et certains partisans de la société civile sur les menaces qui minent le processus électoral et le respect de la constitution. Avant d’alerter :‘ Si rien n’est fait d’ici le 16 février 2016 pour dégager un consensus autour du processus dans le strict respect du délai constitutionnel , la population congolaise les tiendra pour responsables du blocage, et en tirera toutes les conséquences qui s’impose en pareille situation, c’est -à- dire la défense des droits humains, des libertés fondamentales, des lois et constitution de la République, des exigences sacrées et non négociables qui s’imposent à tous ».

 

Une série de recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement de la RDC, au Parlement, aux partis politiques, au pouvoir judiciaire, aux institutions d’appui à la démocratie, à la population et à la communauté internationale. En plus de l’adoption de la loi sur à l’accès à l’information, il est demandé aux parlementaires de réajuster et d’adapter le projet de budget déposé à l’Assemblée nationale aux besoins réels de la nation pour répondre aux exigences électorales.

L’Exécutif national est appelé à créer des conditions devant favoriser le respect des libertés et la protection des droits de citoyens. L’accès aux médias publics à toutes les tendances politiques et sociales a été vivement réclamé comme l’ouverture de tous les médias fermés. Au nom de la séparation des pouvoirs, l’appareil judiciaire est appelé à veiller au respect et à la protection des droits et libertés des citoyens sur l’ensemble du, territoire national surtout en période électorale. Le même pouvoir est appelé à faire respecter les décisions du CSAC sanctionnant certains médias et personnalités conformément à la législation en vigueur. Cette instance de régulation comme les autres institutions d’appui à la démocratie sont tenues de se libérer de la pesanteur politique de manière à préserver leur neutralité, impartialité et indépendance. Si la population est priée d’accompagner le processus électoral et se l’approprier, la communauté internationale est invitée de son côté notamment à apporter l’appui technique et financier au processus électoral en cours.

 

S’agissant de la démission de Malumalu, la NSCC appelle les hommes politiques à s’abstenir de toute interférence dans le processus de désignation du nouveau membre de la société civile devant remplacer ce prêtre catholique fatigué par la maladie.

 

Les délégués ont demandé aussi au gouvernement lever les mesures tendant la suspension de la tenue des réunions des assemblées provinciales des nouvelles provinces.

 

Durant deux jours, les membres des coordinations provinciales de la NSCC et forces vives de la nation ont fait une évaluation de l’état de lieu du rôle de la société civile, des militants des droits humains et des journalistes dans la protection des droits humains, libertés fondamentales des citoyens.

 

Au terme de cette évaluation, ils ont dénoncé l’intolérance politique caractérisée par les injures et menaces à tout celui qui appelle au respect de la constitution et du délai constitutionnel d’organisation des élections. Les délégués de la NSCC ont également déploré les vagues d’arrestations, détentions illégales et arbitraires des certains leaders politiques et sociaux à cause de leurs opinions. Le cas de Christopher Ngoy Mutamba, Fred Bauma, Yves Makwambala. Il en est aussi de la répression brutale et violente des manifestations publiques et pacifiques occasionnant mort d’hommes et des dégâts matériels. Tout comme la tenue des discours xénophobes par certains leaders politiques, la fermeture des médias dits de l’opposition et la confiscation des médias publics au profit d’une seule famille politique, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire …

 

Par GODE KALONJI MUKENDI

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