Processus électoral, Dialogue, Droits de l’homme… : l’ONU redoute le pire pour la RDC

Mercredi 6 juillet 2016 - 11:12
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Dans le dernier rapport qu’il vient d’adresser au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Ban Ki-moon redoute une fin d’année 2016 chaotique pour la République Démocratique du Congo. Le Secrétaire général de l’ONU fonde son pessimisme sur des paramètres tels que le processus électoral actuellement bloqué, le Dialogue politique en panne et la montée des atteintes aux droits de l’homme. Il est d’avis que l’incertitude politique qui plane sur l’organisation des élections, notamment présidentielle, est de nature à induire une crise grave. Le fait que la majeure partie des leaders de l’Opposition soupçonnent la famille politique du Chef de l’Etat d’entretenir un agenda caché visant la prolongation de son second mandat au-delà de son échéance constitutionnelle (20 décembre 2016) apparaît aux yeux de Ban Ki-moon comme un facteur susceptible de précipiter la RDCongo dans des violences généralisées en fin d’année. La Monusco en état d’alerte maximale Compte tenu de la formation du décor de l’implosion, la Monusco est mise en état d’alerte maximale. On laisse entendre qu’elle a déjà concocté des plans d’urgence devant lui permettre de faire face aux violences. Et, à en croire des données présentement en possession de la mission onusienne, les provinces du Nord-Ubangi, du Kasaï et du Lualaba constitueraient les trois « zones rouges » où les risques de violences liées à la non tenue des élections cette année seraient les plus nets. Pour ce faire, la Monusco compte mettre sur pied, dans un proche avenir, des équipes de surveillance de la situation politique, à positionner dans cinq sites. Par ailleurs, des équipes mobiles vont être déployées à Kinshasa, Goma et Lubumbashi, avec pour mission d’intervenir d’urgence dans les « points chauds » en cas de troubles en rapport avec le processus électoral constipé. Ces équipes mobiles pourraient même être envoyées, pendant deux semaines vers les zones sensibles, en vue de prévenir des actes de violence préélectorale. En attendant le déploiement de ses équipes de surveillance et mobiles à Kinshasa et en provinces, la Monusco vient d’intensifier les patrouilles motorisées de sa police dans plusieurs coins de la République, à commencer par la ville de Lubumbashi. La classe politique interpellée Le tableau que vient de peindre Ban Ki-moon au niveau des Nations Unies devrait interpeller la classe politique congolaise, aussi bien celle présente dans les institutions que celle qui évolue en dehors de celles-ci. Le diagnostic du Secrétaire général de l’ONU se veut un avertissement aux hommes au pouvoir comme à leurs partenaires de l’Opposition quant aux torts qu’ils pourraient causer à la République en persistant dans leur refus de se mettre autour d’une même table en vue de dégager un consensus autour des conditions requises pour la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes, dans des délais raisonnables. Tous ceux qui bloquent le Dialogue politique, tant du côté de la Majorité que de l’Opposition, pour leurs intérêts égoïstes de prolongation de leurs mandats juteux au sein des institutions de la République, devraient lire avec lucidité les signes du temps en provenance de l’extérieur. Lorsque Ban Ki-moon parle d’une situation catastrophique et demande à la Monusco de se préparer à gérer le pire, l’erreur à ne pas commettre, c’est de banaliser son analyse. Il est à espérer que les gestionnaires de la res publica comme ceux qui exigent un changement de gouvernance par des voies démocratiques ont bien saisi le message venu de New York. Dans le cas contraire, les événements risquent de les ramener à la réalité, sur le tard. Kimp
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