Le commandant de la zone opérationnelle Grand Nord et de l’opération Sokola 1, le général Marcel Mbangu Mashita, a exhorté la population de la province du Nord-Kivu (Est de RD Congo) à ne « pas abuser des réseaux sociaux pour démoraliser la population et les troupes sur terrain face aux ADF Nalu ».
« Les réseaux sociaux et les médias ne sont pas des voies indiquées pour donner des informations au commandement Sokola 1 sur ceux là qui commettent des crimes dans le territoire de Beni », a recommandé le général Marcel Mbangu au cours d’un récent point de presse à Beni.
En poste depuis juin 2015, cet officier aguerri, qui mène avec perspicacité les opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Beni et à Lubero, (région incluant la zone opérationnelle Sokola1), sait à quoi il a à faire face aux rebelles ougandais qui peine nt à se relever des offensives punitives de l’armée congolaise.
La complicité locale
Ne négligeant aucun détail, le général Marcel Mbangu appelle à « la consolidation de la collaboration entre l’armée et la population ».
Depuis près de 25 ans, les terroristes ougandais ADF-Nalu ont investis la région de Beni, usant d’un modus opératoire qui n’est différent de celui de ses homologues de l’AQMI au Sahel.
Ils profitent de leurs accointances avec certains individus, « ennemis du peuple » dans la région, pour échapper aux traques menées par les troupes gouvernementales. « C’est le grand problème auquel nos FARDC font face », déplore un responsable de la société civile locale à Beni. Les deux dernières années, plusieurs « complices » ont été arrêtés par les services de sécurité congolais.
A peine entré en fonction, le général Mbangu a conclu « un mariage avec la population, très indispensable pour relever ce défi sécuritaire », selon le chef de l’Etat et Commandant suprême des FARDC, Joseph Kabila.
En décembre 2015, plusieurs voix ont condamné l’organisation d’une « journée ville-morte » à Beni et ses périphéries alors que, curieusement, les troupes loyalistes venaient de tuer une dizaine de rebelles dans la région d’Oïcha et Eringeti, dont les corps avaient été exposés sur la place publique.
« Sont-ils sont mécontents de voir notre armée tuer des ADF-Nalu ? Ou se moquent-ils de nos civils et militaires victimes de cette barbarie djihadiste ADF-Nalu ? », se sont interrogées les personnes interrogées.
A leur avis, « la journée +ville-morte+ devait plutôt se transformer en +journée de réconfort+ pour nos militaires compte tenu leur bravoure sur le champ de bataille ».
« C’est la raison pour laquelle, nous avons décliné l’appel », nous ont confié la plupart des étudiants et opérateurs économiques dans la région.
Le porte-parole du commandement opérationnel Sokola1, le lieutenant Mak Hazukay, l’a clairement fait savoir dans une émission-débat d’une radio locale à Beni.
« La journée +ville-morte+ s’apparente à un deuil des ennemis du peuple, en faveur des rebelles qui tuent et massacres nos concitoyens innocents », stigmatisent des analystes dans la région.
Déjouer l’ennemi
De passage dans la région, le patron de la Monusco et l’Envoyé spécial du Département d’Etat américain ont été formels : « La collaboration entre les FARDC et la Monusco doit se poursuivre en vue de mettre fin aux crimes de guerre qui portela signature ADF-Nalu ». Ils ont souhaité voir la population collaborer davantage avec l’armée.
Sur le terrain, les Casques bleus, l’armée et la police congolaises mènent des patrouilles conjointes. « La collaboration est parfaite avec la Monusco », a indiqué le commandant de l’opération Sokola 1.
Fin 2015, le plan de déploiement des unités FARDC a permis de déjouer toutes les tentatives d’incursions rebelles. Les fêtes de Noël et de Nouvel An se sont bien déroulées. La présence des militaires congolais sur les axes routiers Beni-ville-Eringeti-Oïcha-Kasindi ne permet plus aux rebelles ougandais de se mouvoir.
Certes, des cas de tueries persistent. Mais, par rapport aux mois précédents, leur nombre va décroissant au fil des jours. « Pour le moment, l’armée abat un travail de titan. Nous pouvons voyager de Beni à Oïcha, Eringeti et Kasindi sans peur », reconnaît un automobiliste qui « félicite l’armée pour ses prouesses ».
Plus loin, au sud de Beni en territoire de Lubero, les troupes loyalistes demeurent actives. Tenant bien la manette du commandement de la zone opérationnelle Sokola1, Marcel Mbangu, en bon tacticien, met en œuvre le professionnalisme de ses troupes pour prendre le dessus.
Partant de Kaina, Lubero, Luhofu,…les FARDC reprennent du terrain. Des villages entiers passent désormais sous commandement des troupes loyalistes. La paix revient et l’autorité de l’Etat se réinstalle à la grande satisfaction de la population qui n’a pas tardé à renouer avec les activités champêtres.
En dépit de ses succès, le général Marcel Mbangu Mashita n’entend pas baisser les bras. « Beni constitue notre effort principal. Néanmoins, des dispositions sont en train d’être prises pour restaurer l’autorité de l’Etat au sud de Lubero », a-t-il rassuré lors de son dernier point de presse à Beni.
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