19 septembre -19 décembre 2016 : Tshisekedi donne 3 mois de préavis à Kabila

Mardi 2 août 2016 - 10:53
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Après l’accueil délirant lui réservé par les kinois et kinoises lors de son retour dans la capitale, le mercredi 27 juillet 2016, le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social et chef de file du « Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement », Etienne Tshisekedi, a encore fait mouche lors du meeting de l’Opposition tenu sur le boulevard Triomphal le dimanche 31 juillet 2016.

Coiffé de son traditionnel « munyere » (couvre-chef), le sphinx de Limete est arrivé autour de 15 heures sur le lieu  du meeting, accompagné d’une foule des militants de l’UDPS et d’autres partis politiques membres du « Rassemblement », dans une sorte de caravane
motorisée, de sa résidence de la rue Pétunias à Limete jusqu’au boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu. Sur ce site compris entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal, une foule évaluée à plusieurs dizaines de milliers de personnes l’attendait.

La rencontre entre les deux groupes a rendu l’endroit aménagé pour le meeting trop petit pour contenir  le nombre impressionnant de Kinoises et Kinois qui ont fait le déplacement du Boulevard Triomphal pour vivre en live les premiers mots de l’opposant historique qui
s’est absenté du pays pendant deux ans, pour des raisons de santé. Entouré de ses proches, le Lider maximo a eu beaucoup de peine à se frayer un chemin pour prendre place, en compagnie de son épouse, sur le podium pour la circonstance.

Sur le même podium étaient également installés de hauts cadres de l’UDPS, dont Bruno Mavungu (Secrétaire général), Bruno Tshibala (Secrétaire général adjoint et porte-parole), Félix Tshisekedi (Secrétaire national aux Relations extérieures).

Du côté du « Rassemblement » , on a noté la présence de Charles Mwando Simba, José Endundo et Christophe Lutundula pour le G7, Martin Fayulu, Freddy Matungulu et Patrick Mayombe pour la Dynamique, Dell Sessanga, Jean- Claude Vuemba et Franck Diongo pour l’AR, Lisanga Bonganga, Batumona pour les Alliés de Tshisekedi, Dr Kabamba Mbwebwe
et Dr Buassa pour le G14, Kitenge Yezu pour la Convention pour la République, etc.

Après son message basé sur le préavis de trois mois accordé au président Kabila pour quitter le pouvoir le 20 décembre 2016 en cas de la non tenue des élections, le leader de l’UDPS a abordé à bâtons rompus les problèmes économiques et sociaux du pays, notamment  le
chômage des jeunes, la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar, etc.

Pour le chef de file du « Rassemblement », la crise que connait actuellement la RDC est due au manque de démocratie et au déficit de gouvernance. Celui que le modérateur du jour, Joseph Olenghankoy a surnommé la « cathédrale de la résistance », a lancé un appel à la mobilisation de la jeunesse pour défendre la démocratie, système politique idéal pour résoudre tous les maux qui rongent la société congolaise.

Le vieil opposant n’a pas ménagé le facilitateur du dialogue en RDC, Edem Kodjo, qu’il a qualifié de Kabiliste.

ERIC WEMBA

LE MESSAGE DU PRESIDENT DU «RASSEMBLEMENT» Congolaises et Congolais

Très chers compatriotes

Combattants et combattantes du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement

Au jour et à l’heure convenus, me voici devant vous.

C’est un motif pour moi de rendre grâce à notre Dieu pour tous les
biens dont il ne cesse de nous combler. Il est Amour. Ensemble,
offrons-lui les âmes de nos frères et soeurs massacrés à l’Est du
pays, celles des morts de la fosse communes de Maluku et autres. En
vue de témoigner de notre solidarité avec tous ces morts. Je vous prie
tous d’observer une minute de silence en leur mémoire.
A présent, qu’il me soit permis de témoigner de ma reconnaissance à
tout notre peuple, ici au pays et dans la diaspora :
– Pour ses prières qui m’ont accompagné et soutenu durant toute mon
absence du pays ;
– Et pour l’accueil combien fraternel, chaleureux et historique qu’il
m’a réservé le mercredi dernier à mon retour au pays. Que tous,
Congolaises et Congolais trouvent ici l’expression de ma profonde
gratitude.
Ces remerciements s’adressent aussi à toutes les Forces politiques et
sociales acquises au changement qui se sont associées à mon Parti pour
la réussite de cette mobilisation.
Très touché qu’à la nuit tombée, là où les jaloux vous ont plongés
dans le noir en vous privant  de la lumière, j’ai vu les petites
bougies d’espoir allumées, tout au long de mon passage. C’est ce
symbole, ce flambeau du combat que je vous exhorte de maintenir
toujours allumé et très haut. J’ai vu vos larmes et entendu vos cris
de détresse. J’en tiendrai compte.
Comme vous le savez, le sens de ma lutte est d’ériger un véritable
Etat de droit sur cette terre de nos ancêtres, seul apte à prendre en
compte vos aspirations et de concourir à la réalisation du bien-être
général. Là où le régime de prédation a semé la misère et la
désolation : de la Gecamines au Katanga, de la MIBA au Kasaï ou de
Kilomoto au Maniema, partout où la mauvaise gouvernance du pays a
provoqué des multitudes des victimes, je donne l’assurance que des
plans pertinents sont prévus, à mettre en oeuvre, dans le cadre d’un
gouvernement responsable.
Le Congo dispose déjà de la fondation sur laquelle  j’ai le devoir de
consolider avec vous la construction de la République : La
Constitution.
Pour mener cette lutte, depuis la Belgique à Genval, mes compatriotes
des forces politiques et sociales acquises au changement ici présents,
ont constitué le rassemblement pour la défense des valeurs de la
République qu’elles ont unanimement placé sous mon leadership : je
vous demande de les ovationner chaleureusement. C’est dans cette unité
de combat que réside la victoire de notre peuple.
Les fossoyeurs du peuple congolais, les mêmes qui ont volé votre
victoire aux élections de 2011, en m’empêchant d’assurer le mandat que
vous m’aviez confié, n’ont pas désarmé.
Je suis là aujourd’hui pour qu’ensemble, avec votre soutien massif et
déterminé, nous stoppions net leurs forfaitures. Défendre le respect
de notre constitution, ainsi que les délais qu’elle prescrit, afin de
donner de nouvelles perspectives à la République Démocratique du
Congo.
Comme prévu par la Constitution, les élections doivent avoir lieu
cette année 2016. Le 19 septembre 2016 est la première ligne rouge à
ne pas franchir. Le corps électoral doit être convoqué pour l’élection
présidentielle. Au cas contraire, la haute trahison sera attestée dans
le chef de Monsieur Kabila qui endosse la responsabilité du malheur
des Congolais. Dès cet instant, le décompte de son préavis de trois
mois de locataire au palais présidentiel commence. Le 19 décembre
2016, le préavis terminé, le 20 la maison doit être libre. Cet homme
qui, depuis 2001 jusqu’aujourd’hui, joue à qui perd gagne, ne devra
plus échapper à votre vigilance.
A cette date, nous en appelons à votre responsabilité : « YEBELA ».
Avec le RASSEMBLEMENT, nous vous donnerons un calendrier des actions
citoyennes à entreprendre pour faire échec à tout coup de force contre
la Constitution.
A mes appels de dialoguer sous la facilitation internationale, en
conformité avec la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations
Unies, Monsieur Kabila et sa majorité ont préféré répondre par des
ruses, des manœuvres dilatoires et d’autres diverses exactions. C’est
ainsi que nous avons été amené à récuser le facilitateur désigné par
l’Union Africaine, dont les actes unilatéraux ont fini par lasser.
Je réitère les exigences du Rassemblement : – la transformation du
groupe de soutien en panel collégial des facilitateurs. L’intégration
des USA, dont l’implication dans la problématique du processus
électoral en cours est de plus engagée, la libération inconditionnelle
des détenus  politiques dont les plus connus : Diomi Ndongala, Me
Muyambo, Christopher Ngoy, les jeunes de Filimbi et Lucha et tout
récemment les combattants de l’UDPS arrêtés à Lubumbashi pour avoir
manifesté leur joie à mon retour, etc.
– La cessation des procédures arbitraires judiciaires ou autres à
l’encontre des leaders de l’Opposition comme c’est le cas de Moïse
Katumbi et Martin Fayulu, – la libération des médias publics (RTNC), –
l’arrêt de dédoublement des partis politiques, etc.
En tout état de cause, le 20 décembre 2016, son préavis de trois mois
ayant expiré, nous dirons tous au revoir à Monsieur Kabila et nous
inaugurerons une nouvelle ère, telle que nous le déciderons au cours
d’un vrai dialogue politique inclusif sans Kabila.

Fini le sommeil ! Réveillez-vous ! Décidez de votre sort.

Je lance un appel particulier :
– A notre jeunesse, l’avenir de notre pays, dont je salue l’engagement
citoyen à travers les divers mouvements de combat démocratique.
Levez-vous et reprenez le flambeau du combat pour un Congo grand et
prospère.
–       A nos forces armées et de police que j’invite à se comporter avec
professionnalisme et neutralité, tout en leur rappelant qu’elles sont
des institutions nationales, apolitiques et républicaines, au service
de la Nation et non au service des individus.
Je vous remercie.