RDC - Prétendue attribution du marché à Locosem, filiale de Semlex:"Le Congo n'est pas à vendre" promet d'initier des marches « si la confusion persiste »

Jeudi 12 novembre 2020 - 09:03
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La campagne "le Congo n'est pas à vendre" (CNPAV) désapprouve le flou artistique qui règne sur une probable entente qui est en voie d'être formalisée entre le gouvernement congolais et LOCOSEM, filiale de la société SEMLEX, pour la production des passeports biométriques et promet de mener des actions citoyennes pacifiques afin de pousser le gouvernement  à rencontrer ses recommandations. 

D'après Fred Bauma du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), cette confusion entretenue par les autorités du pays notamment la ministre des affaires étrangères qui fait preuve de mutisme jusque-là, met à mal le discours du changement prôné par certains responsables du pays. 

"On sait depuis quelques jours que le gouvernement aurait decidé de donner une sorte d'avenant à SEMLEX pour lui permettre à travers LOCOSEM, sa filiale en RDC, de produire des passeports encore pour un an. Les termes de ce nouveau accord ne sont pas connus. C'est fait dans une entière opacité et nous ne sommes pas forcément rassurés que les intérêts du peuple seront respectés. Toutes nos recommandations ont été ignorées par le gouvernement congolais. Ce n'est pas normal. Lorsqu'on parle de changement, de la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance, on doit pouvoir le constater dans les actions. Pour l'instant, nous constatons que certaines autorités semblent porter un discours du changement mais dans les actes qu'ils posent, c'est exactement la même chose qui se faisait avant. C'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter", a-t-il declaré ce mercredi 11 novembre 2020 au cours d'une conférence de presse, à Kinshasa.

Il a, en outre, insisté sur le fait que la RDC doit « définitivement » tourner la page de SEMLEX sur qui pèsent des soupçons de corruption et des malversations financières, qui impliqueraient des proches de l’ex-président Joseph Kabila.

Il a appelé la justice à se pencher sur ce dossier en initiant une enquête crédible. 

Par devoir de recevabilité, Jimmy Kande, Coordonnateur RDC UNIS Mouvement Blanc, appelle la ministre des affaires étrangères à communiquer officiellement pour éclairer la lanterne de l'opinion. Par ailleurs, il a déploré "l'irresponsabilité du gouvernement" dans la situation actuelle où le pays ne sait pas délivrer les passeports. 

S'agissant du coût du passeport qui pourrait chuter de 185 à 100$ avec LOCOSEM, J. Kande a affirmé "ce fait accompli" dans lequel le gouvernement veut mettre le pays ne doit pas faire oublier la nécessité de mettre en avant la transparence dans le processus d'attribution de ce marché et ne doit pas justifier la corruption. 

"On nous dit que le passeport pourrait coûter 100$. Le problème n'est pas là parce qu'il faudrait faire une comparaison avec les pays limitrophes de la RDC pour se rendre compte que même 100$ serait un prix assez élevé. Notre problème est que le processus n'est pas clair. On ne met pas à la disposition du public des informations sur la manière dont le processus est en train d'être fait. La baisse du prix du passeport ne devra pas justifier une autre forme de corruption. On ne peut pas nous dire qu'on a baissé le prix si le processus n'est pas transparent et qu'il y a encore des gens qui vont continuer à bénéficier gratuitement et de manière abusive de l'argent des Congolais. Nous invitons le gouvernement à faire une communication officielle", fait remarquer ce membre du CNPAV.

Depuis l'expiration du contrat qui liait la RDC et SEMLEX en juin dernier, le pays connaît une carence dans la production des passeports. Cette situation pénalise plusieurs personnes qui sont désormais limiter dans leur droit d’aller et de venir en franchissant les frontières nationales.

Merveil Molo