Au total, 24 mandats d'arrêt sont lancés par la justice militaire de l'Ituri contre des présumés auteurs des faits liés aux crimes commis dans cette partie du Nord-est de la République démocratique du Congo, depuis le mois passé (mois de mai) jusqu'à ce jour.
L'auditeur supérieur près la Cour d'appel de l'Ituri a annoncé cette nouvelle ce samedi 17 juin 2023.
« Je confirme que les mandats d'arrêt ont été lancés à l'égard des présumés auteurs de différents faits liés à certains crimes qui ont été perpétrés en Ituri depuis une certaine période, depuis le mois passé jusqu'à présent. Au total, ils sont au nombre de 24 », a dit le colonel magistrat Joseph Makelele, dans une interview à la presse.
A l'en croire, les personnes poursuivies sont classées en deux catégories. Dans la première, l'on retrouve des personnes qui ont commis le massacre au site des déplacés de lala (les exécutants et les auteurs intellectuels. Par contre, dans la deuxième catégorie, il y a des tireurs de ficelles, des gens qui ont participé dans une réunion à Dala (dans la région minière de Mungwalu) et qui ont, d'une manière ou d'une autre, été à la base des attaques de certains villages, chose qui a provoqué les tueries des déplacés au site, selon ce magistrat militaire.
« En fait, il y a deux catégories des personnes. Première catégorie, ce sont des personnes qui sont liées à l'attaque du site des déplacés de Lala, et il y a des mandats qui ont été lancés pas seulement aux exécutants mais aussi aux présumés auteurs intellectuels. Et nous avons d'autres mandats qui ont été lancés à l'égard des tireurs de ficelles et même ceux qui ont planifié qu'il y ait attaque ou réaction de l'autre partie de l'URDPC/CODECO vers l'attaque de Lala. En fait, il y a eu une série d'attaques comme on le signale par les services des renseignements et c'est ce que le gouverneur a signalé par rapport à la rencontre qui a eu lieu à Dala. Donc, ceux qui ont cogité cette rencontre et même ceux qui y ont participé ou donné des idées en étant pas à Dala, mais en etant ici à Bunia ou à Kinshasa, des mandats sont également lancés contre eux », a-t-il précisé.
La même source souligne que des mandats d'arrêt lancés dans l'affaire du massacre au site des déplacés de lala, concernent les crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Toutefois, indique le colonel Joseph Makelele, des précisions sur les infractions visées seront données lors des enquêtes.
Par contre, ceux qui sont considérés comme des tireurs de ficelles (groupe de Dala) sont poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel, trahison, etc...
« Il est difficile pour l'instant de divulguer les noms des personnes contre lesquelles les mandats d'arrêt ont été lancés pour des raisons de confidentialité », a dit l'auditeur supérieur près la Cour d'appel de l'Ituri.
Pour rappel, le mardi 13 juin 2023, réagissant au massacre des déplacés au site de Lala dans la chefferie des Bahema Badjere à Djugu, dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 juin, le gouverneur militaire avait promis que des mandats d'arrêt seront lancés contre les présumés auteurs de ce carnage. En même temps, le lieutenant-général Luboya N'kashama Johnny, avait annoncé des opérations militaires pour "neutraliser" des miliciens CODECO réfractaires au processus de paix et présumés auteurs de ces tueries.
Séraphin Banangana depuis Bunia