RDC : Rawbank investit 20 millions $ dans des projets d’énergies renouvelables pour relever le défi de financement climatique en Afrique

Jeudi 17 octobre 2024 - 11:32
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Dans le but de relever le défi de financement climatique auquel fait face le continent africain, Rawbank, en partenariat avec Vitol, a lancé un Climate Finance Desk, investissant 20 millions de dollars américains dans des projets d'énergies renouvelables et de préservation des écosystèmes forestiers.

D’après un communiqué de Rawbank, parvenu ce mercredi 16 octobre 2024 à la rédaction de 7SUR7.CD, bien que l'Afrique ne contribue qu'à une faible part des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle est en première ligne des impacts dévastateurs de la crise climatique.

À l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies, plusieurs dirigeants africains ont réitéré la nécessité de renforcer les engagements en faveur de la protection de l'environnement, soulignant que l'avenir du continent en dépend.

L’Afrique, indique notre source, responsable de moins de 4% des émissions mondiales, subit néanmoins de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Inondations, sécheresses, déforestation et désertification affectent gravement une population majoritairement rurale, dont la survie dépend directement des ressources naturelles.

Dans ce sens, rapporte le communiqué, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a décrit à la tribune des Nations Unies les effets dévastateurs du changement climatique dans son pays.

« Les inondations meurtrières, la sécheresse et les incendies géants menacent la sécurité alimentaire, l'accès à l'eau et les moyens de subsistance, provoquant des déplacements massifs de populations », a-t-il déclaré, mettant en évidence les liens entre climat, sécurité et développement.

Même si des accords internationaux ont été signés, tels que la création d'un fonds pour soutenir les États vulnérables lors de la COP 27 en 2022, leur mise en œuvre effective reste largement influencée par les dynamiques politiques et géopolitiques mondiales. Ce fonds vise à indemniser les pays les plus touchés par les catastrophes climatiques, mais, comme l’a rappelé le président Touadéra, les progrès dépendent encore des intérêts des grandes puissances.

Face à l'urgence climatique, de plus en plus d'acteurs, à la fois locaux et internationaux, se mobilisent pour intensifier le financement climatique en Afrique. Ce financement, sous forme de subventions, prêts, obligations vertes et taxes sur le carbone, vise à soutenir les actions climatiques nécessaires sur le continent.

« Les besoins sont cependant immenses. Selon PwC, environ 2 800 milliards de dollars seront nécessaires entre 2020 et 2030 pour que les pays africains puissent respecter leurs engagements climatiques. Pourtant, la majorité des financements reste concentrée dans quelques pays, principalement ceux dotés de marchés financiers plus développés comme l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya. De plus, la participation du secteur privé demeure faible : en 2020, seulement 14 % du financement climatique en Afrique provenait du secteur privé, contre 49 % en Amérique latine et 39 % en Asie de l'Est », lit-on dans le communiqué.

Malgré ces défis, le financement de l'action climatique en Afrique progresse. En 2020, il a atteint 22,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2019. Bien que 90% de ces fonds proviennent encore de l'extérieur du continent, on observe un intérêt croissant du secteur privé local pour des projets de développement durable. En République Démocratique du Congo, par exemple, la première banque du pays, Rawbank, a lancé un Climate Finance Desk en partenariat avec Vitol, investissant 20 millions de dollars américains dans des projets d'énergies renouvelables et de préservation des écosystèmes forestiers. L’objectif est de réduire les émissions de CO2 de 75 millions de tonnes sur dix ans.

Malgré sa vulnérabilité aux changements climatiques et les défis financiers qu'elle rencontre, l'Afrique voit émerger des initiatives prometteuses, tant à l'échelle locale qu'internationale.

« Les engagements de banques comme Rawbank dans la protection des écosystèmes du bassin du Congo illustrent l'importance d'une mobilisation accrue pour permettre au continent de surmonter cette crise mondiale », souligne notre source.

Pour Rawbank, l’Afrique, bien que peu responsable des émissions mondiales, joue un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique, et il est nécessaire que les efforts de financement et d'innovation se poursuivent et s'intensifient pour assurer un avenir durable.

Christian Dimanyayi