RDC - Crédits attribués aux territoires : le député Flory Mapamboli fustige l'égalité entre Kasongo-Lunda et Miabi

Jeudi 17 octobre 2024 - 13:55
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Dans son intervention lors du débat sur l'examen et l'adoption des lois sur la reddition des comptes 2023 et celle rectifiant la loi de finances 2024, le député Flory Mapamboli Posa a fait remarquer l'injustice dans l'attribution des crédits aux territoires, telle que reprise dans le texte de reddition des comptes entre le territoire de Kasongo-Lunda et celui de Miabi, alors que, signale-t-il, le premier est 13 fois plus que le second.

"Concernant les crédits alloués à nos différents territoires, il y a un souci. Je pense que c'est le principe d'égalité entre différents territoires de notre pays, mais il faut tenir compte de superficie. Kasongo-Lunda, c'est 26 600 km², plus grand que le Rwanda. Kasongo-Lunda, c'est plus grand que les provinces de Kinshasa et Kasaï Oriental réunies. Kasongo-Lunda, c'est 85 ℅ du territoire Belge. Est-ce que vous devez donner à ce territoire le même niveau de crédit que le territoire de Miabi, qui est 13 fois moins que le territoire de Kasongo-Lunda ? Il y a un problème", a-t-il dénoncé.

L'élu de Kasongo-Lunda a aussi remis en cause le chiffre de plus de 15 mille milliards FC de dépenses en urgence sur un total de plus ou moins 22 mille milliards du total des dépenses ordonnancées par le ministre des Finances en 2023, tel que mentionné dans la reddition des comptes par la Cour des comptes.

"C'est-à-dire que seuls 7 mille milliards ont été décaissés en procédure standard alors que les rémunérations qui sont toujours payées en procédure standard, représentent 7 mille 500 milliards. À quoi on joue ? Qui veut-on salir ? Les dotations de l'Assemblée nationale, les dotations du Sénat sont toujours payées en procédure standard. Les rétrocessions aux régies, les allocations à la Cour des comptes sont toujours payées en procédure standard. J'ai pris soin de demander les détails de toutes les dépenses effectuées en procédure d'urgence durant l'année 2023, nous sommes à 4 mille 189 milliards de francs congolais exactement, représentant 18℅ de l'ensemble des dépenses ordonnancées par le ministre des Finances durant l'année 2023", a affirmé le député de l'UDPS.

Pour conclure, il a demandé des explications dans pour le "deux poids deux mesures" observé dans la réduction de train de vie entre le gouvernement et le Parlement.

" En ce qui concerne la réduction du train de vie des institutions, le Parlement, dans sa configuration bicamérale a vu ses crédits baisser de plus de 200 milliards CDF, c'est-à-dire, près de 17% de ses crédits initiaux, alors que, la ligne du Secrétariat au gouvernement qui reprend entre autres les salaires et les primes des membres du gouvernement, a augmenté de plus de 24%. J'aimerais savoir comment vous définissez la réduction du train de vie des institutions", a-t-il demandé.

De son côté, le député Godé Mpoy a prévenu le gouvernement : « Payez les gens, sinon , je serai le premier à introduire une motion de censure ici avant décembre ».

Membre de l'Union sacrée de la Nation, le député Godé Mpoy n'exclut pas la possibilité d'être l'initiateur de la destitution du gouvernement Suminwa à qui il reproche le contraste entre les prouesses annoncées par le ministère des Finances au cours de l'exercice 2024 et les impaiements des fonctionnaires et enseignants, constatés par diverses manifestations et grèves à travers le pays.

À noter que les députés ont déclaré recevablele et envoyé à la commission ECOFIN pour examen approfondi, le projet de loi de finances rectificative 2024 dans la nuit de mercredi 16 au jeudi 17 octobre avec un budget revu à 44.410,1 milliards de FC, équivalent à 15,8 milliards de USD, contre 40.986,0 milliards de FC.

MD