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Un incident diplomatique a marqué la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA) ce vendredi 14 février 2025 à Addis-Abeba. Alors que la première ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, s'exprimait pour dénoncer l'agression rwandaise, le président rwandais Paul Kagame a quitté la salle, selon la Primature.
La cheffe du gouvernement congolais a souligné la gravité de la situation, déclarant : « L’heure est grave. Ce Conseil ne se réunit pas pour un simple différend diplomatique. Nous sommes ici parce qu’un État membre de notre Union, le Rwanda, a violé les principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine. »
Elle a mis en évidence l'occupation illégale de territoires congolais par les troupes rwandaises, agissant sous couvert du groupe terroriste M23.
« L'occupation illégale de territoires congolais par les troupes rwandaises, sous couvert du groupe terroriste M23, constitue un acte de guerre et une menace pour la stabilité de toute la région. Ce groupe continue d’opérer avec le soutien d’un État membre, en toute impunité », a-t-elle souligné.
L'offensive diplomatique de la première ministre congolaise ne s'est pas limitée à cela. Elle a accusé le Rwanda de soutenir activement le M23, révélant même l'existence d'une nouvelle rébellion, l'AFC, visant à renverser le gouvernement congolais.
« Ce n’est pas seulement la souveraineté de la RDC qui est en jeu. C’est le fondement même de notre Union et son engagement à protéger les États africains contre toute tentative de prise de pouvoir par les armes », a-t-elle affirmé.
Au vu de l'inaction des États membres de l'UA, Judith Suminwa a appelé le Conseil à agir « avec fermeté », avant de lancer un appel à l'unité face aux atrocités commises, évoquant les enfants arrachés à leurs familles et les violences subies.
Depuis la résurgence du M23, les tensions n'ont cessé de croître entre Kinshasa et Kigali. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le M23, qui continue de gagner du terrain dans l'est du pays. Les initiatives de médiation régionale peinent à aboutir.
Merveil Molo