Politique

Chers compatriotes, C'est avec une profonde peine que nous avons tous suivi les évènements de la journée du 19 septembre 2016 et qui continuent dans certains coins de la capitale ce matin. La vie d'une dizaine des compatriotes a été fauchée dévastant plusieurs familles et laissant des multiples orphelins. Je voudrais leur exprimer notre solidarité et leur présenter nos sincères condoléances. Ce drame aurait pu être évité si nous les acteurs politiques nous avions assumé le rôle qui est le nôtre à temps. Quand la violence remplace le dialogue, personne n'en sort vainqueur.

C'est une info Actualités.CD, son fondateur Patient Ligodi, parmi la crème de journalistes en RDC, a réalisé le mardi 20 septembre une interview avec l'abbé Shole, secrétaire général de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo). De cette interview on apprend que la CENCO vient de suspendre sa participation au Dialogue politique.

Selon un cadre de l'UDPS (qui a requis l'anonymat pour des raisons faciles à deviner), contacté par 7/7, l'incendie criminel qui a visé son parti a fait 8 morts, notamment des personnes commises à la garde de cet immeuble situé à la 11 è rue Limete. La huitième victime vient de décéder à cause des brûlures graves.

Le président de l'UNC s'est exprimé le mardi 20 septembre à la cité de l'OUA où les travaux du Dialogue ont été suspendus à cause des événements sanglants qui déchirent Kinshasa depuis hier. L'ex speaker de l'Assemblée nationale a condamné les violences notamment celle en rapport avec les incendies des sièges des partis politiques aussi bien de l'Opposition que ceux de la Majorité. Vital Kamerhe a aussi déploré les morts et souhaite qu'ils soient enterrés dignement. Il a réitéré son appel au Dialogue pour résoudre les différends politiques. Il a donné des assurances sur l'Accord politique.

C'est le deuxième report du Dialogue. Prévu pour reprendre le mardi 20 septembre après la séance avortée d'hier, le Dialogue politique qui se tient à la cité de l'OUA a été reporté le vendredi 23 septembre. La tension politique au pays en est la motivation. Clairement, les événements sanglants que vit Kinshasa en ce moment ont plombé la crédibilité du Dialogue. Dialogue qui achoppait notamment sur la publication d'un calendrier électoral et la proclamation solennelle du respect de la constitution.

Cadre de la Majorité présidentielle, Adam Chalwe dénie à Étienne Tshisekedi le droit de parler au nom du peuple. Selon lui, le président de l'UDPS use et abuse du mot «peuple». Pour Chalwe, Tshisekedi ne peut que parler au nom des membres de son parti l'UDPS ou encore de sa plateforme le Rassemblement. Mais jamais au nom d e tout le peuple d'après lui. «Monsieur le Président du Conseil des Sages du Rassemblement, pour votre information, le peuple ne s’exprime que directement par lui-même ou alors par ses représentants à qui il a donné mandat.

Touché à la tête, M.Fayulu hospitalisé (photo)

La capitale s'est pourtant bien réveillée avant de commencer à sombrer vers 6 heures dans la violence. Le ton a été donné par les jeunes de Ndjili et Masina qui, visiblement, ont répondu à l'appel du Rassemblement pour cette deuxième journée de paralysie. Ils ont placé des barricades sur la voie publique et chassé tous ceux qui étaient aux arrêts de bus. Le mouvement de panique s'est propagé rapidement dans les autres communes de la capitale. La route de poids lourds s'est vite vidée. Les véhicules couraient dans tous les sens pour se mettre à l'abri.

Les sièges des principaux partis de l'opposition ont aussi été brûlés. Des hommes armés, selon l'Udps, ont mis le feu au siège du parti à la 11 ème rue. Selon Augustin Kabuya, le secrétaire national chargé de la communication de l'Udps, les militaires ont pénétré à deux heures du matin avant de mettre le feu. Lui, il accuse ouvertement la garde républicaine. Dans ces posts, il met aussi les photos des gardiens du siège qui ont été sérieusement molestés. Outre l'Udps, le siège de l'Ecidé de Martin Fayulu a été aussi calciné. Même sort réservé au Parti de Franck Diongo.

Moïse Katumbi s'est fendu d'un tweet le lundi 19 septembre pour témoigner de sa solidarité à Martin Fayulu grièvement blessé par un projectile tiré par la police lors de la marche du Rassemblement pour réclamer la convocation de la présidentielle dans le délai constitutionnel. «Agression révoltante du député Fayulu qui défend pacifiquement la constitution cela ne restera pas impuni» a tweeté celui qui est contraint à l'exil par le régime de Kinshasa.