Les consultations que mènent Joseph Kabila suscitent des réactions dans le microcosme de la politique de la Rd-Congo. D’aucuns se demandent dans quel cadre, Joseph Kabila entreprend-t-il ces consultations avec les forces vives de la nation. L’on s’interroge: qu’est-ce qui motive Kabila à discuter avec les forces vives? C’est dans un contexte particulier pour se maintenir au pouvoir? Soit le «Rais», entreprend ces pour¬parlers selon l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis- Abeba? Certains écartent la seconde hypothèse que Kabila a initié ces consultations selon l’esprit de l’Accord-cad¬re. Si Kabila nourrissait cette attention, il aurait se plier aux exigences de la charte signée en Ethi¬opie, en février 2012.
Kabila a attendu plus de deux années après que cet accord soit signé pour essayer de le mettre en pratique à sa manière, constate un vieux loup de la politique. Les con¬sultations de Kabila sont fait à dessein pour lui permettre un mandat supplémentaire du fait que le «Rais» a épui¬sé toute son artillerie pour se maintenir au pouvoir en commençant par les dila¬toires de la révision Consti¬tutionnelle qui ont capotés. Le seul schéma qui reste à Kabila, d’après un autre an¬alyste, c’est de lui de créer la cohésion interne avec les différentes forces vives pour un «Glissement consensuel» en se grimpant sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Et c’est la seule cartouche que Kabila a en mains pour ten¬ter de se maintenir au pou¬voir. C’est l’une des raisons de la forte mobilisation des médias publics, person¬nalités de la mouvance qui s’emploient à la réussite du dialogue, unique astuce qui leurs permettra de rester au pouvoir. Kabila puis parvenir à son «Glissement» pour vu qu’il a la motive. En don¬nant des argumentaires qui peuvent convaincre l’opinion interne sur cette nécessité par exemple, l’incapacité du pouvoir en place d’organiser des élections dans le dé¬lai constitutionnel, le foyer d’insécurité qui règne à l’Est. Ce sont-là quelques astuces dont Kabila pourrait étaler avec les forces vives de la nation à défaut d’organiser les élections. Le dénomi¬nateur commun ici, sera le peuple qui doit trancher sur cette affaire. Lequel peuple qui n’est pas prêt à accorder un quelconque «Glissement» à Kabila sur¬tout quand on considère les dernières manifs du 19 au 25 janvier dernier au cours desquelles il avait farouche¬ment protesté contre la modification de loi électorale qui ouvrait la voie au glisse¬ment. Hormis le peuple, les partis-politiques tant de la majorité que de l’opposition se sont rangés derrière l’idée du souverain primaire sur le respect de la Constitution qui reconnait à Joseph Kabi¬la un mandat renouvelable une seule fois. Pas plus tard qu’hier, des partis-politiques d’oppositions ont, au cours d’une déclaration faite au siège de Delly Sessanga, dit qu’ils ne rencontreront pas Kabila. Car, les consultations qu’il mène, cachent une idée machiavélique de son main¬tien au pouvoir bien que celui-ci cache jusque-là son appétit vorace de se main¬tenir au pouvoir. L’église catholique s’est aussi ran¬gée derrière l’idée des op¬posants mais en répondant à l’appel de Kabila au Palais de la nation. Les Cathos ont dit à Kabila par le truchement de leurs représentants. Le dialogue Oui mais dans le délai de la Constitution. C’est une façon pour eux de signifier à Kabila leur refus de participer à un dialogue dont l’issue débouchera à un partage du pouvoir qui violerait la Constitution. Du côté de la majorité, ce sont des scissions d’idées. Selon certains ténors de la MP, ils ne trouvent pas opportun l’idée d’un dialogue parce qu’à l’issue des concerta¬tions nationales considérées comme un échec, la MP a partagé son gâteau avec les opposants. En retour, ce sont ces opposants qui en sont sortis vainqueurs. Car, ajoutent-ils, malgré les concertations dont les réso¬lutions peinent à être appli¬quées, ces assises n’ont rien résolu en termes de crise. C’est l’idée des frondeurs de la MP, appelés «la G7» con¬duit » par l’intraitable et dur à cuire, Gabriel Kyungu. Le PALU de Gizenga est dans sa logique de sa la déclaration que le Patriarche avait fait, le 8 février dernier, à l’issue de leurs ateliers soutenant qu’il faut l’organisation des élections dans le respect du délai Constitutionnel. Cela signifie pour les Lumubistes qu’en 2016, il faut que le pouvoir en place puisse or¬ganiser des élections selon l’esprit de la Constitution. C’est le même esprit que le PALU dira de vive voix à Joseph Kabila quant il sera consulté. Le PALU dit qu’il ne va pas se tergiverser dans sa décision. Pour cer¬tains cadres du parti gizen¬giste, le PALU fait maintenir sa position et le dira une fois en face de Joseph Kabila. «La Constitution est sacrée pour le PALU. Nous tenons à l’organisation des élections, crédibles en 2016 comme le dit la déclaration du pa¬triarche du 8 février 2015. Nous nous apprêtons pour les élections. Et qu’en dépit de ce que subit le PALU au sein de la majorité, nous al-lons rencontrer Joseph Kabi¬la pour lui donner la lecture de notre parti sur les consul-tations. Quant à notre posi¬tion sur le respect de la Con¬stitution, nous dirons cela au président de la République. Que le PALU est un parti nationaliste et nous travail¬lons pour l’intérêt de la na¬tion pas pour celui des indi¬vidus», lâche un militant du PALU de premiers rangs d’un ton sévère. C’est le cas avec le MSR de Pierre Lumbi qui maintient sa position autant que le PALU sur le respect de la Constitution. Cela pousse à dire qu’il ne sera pas évi¬dent à Joseph Kabila à faire avaler à ses alliés la pullule amer: le «Glissement» avec ses écarts d’idées, des vi¬sions et d’idéologies qui ont gagné du terrain au sein de la mouvance présidentielle. C’est pour dire que les con¬sultations de Kabila risquent d’être un échec.
XAVIER PEREZ