Le député national Delly Sesanga est monté au créneau le mardi 1er décembre 2020 pour fustiger l'élévation des miliciens qui se rendent dans les rangs des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Pour celui qui est également le président du parti politique Envol, la reddition des miliciens ne doit plus permette l'élévation des miliciens au sein de l'armée congolaise.
"L’efficacité de la réforme de la sécurité postule qu’un terme ferme soit mis à la prime de la violence. La reddition des miliciens ne doit plus ouvrir la voie à l’élévation dans l’armée", a fait savoir Delly Sesanga à 7SUR7.CD.
Dans la foulée, l'élu de Luiza dans la province du Kasaï-Central estime que c'est une manière de ne jamais espérer ni la paix, et encore moins l'ordre en République démocratique du Congo.
"C’est le meilleur moyen de ne jamais espérer ni d’armée, ni la paix, de l’ordre et un État viable en RDC", conclut le député national Delly Sesanga.
La position de Delly Sesanga rejoint celle de la Mission de l'Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO). La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en RDC, Leila Zerrougui, avait, lors d'une conférence de presse tenue le 2 septembre dernier à Kinshasa, désapprouvé la démarche tendant à intégrer les anciens rebelles dans l'armée congolaise.
Pour Leila Zerrougui, le gouvernement de la RDC devrait plutôt se battre pour amener ces ex-miliciens à demander pardon aux populations congolaises.
"Il ne faut pas les intégrer dans l’armée. Même quand ils déposent les armes, il ne faut pas accepter l’amnistie. Il faut se battre pour que ces gens demandent pardon et rendent compte. Ça fait 20 ans que ces gens survivent parce qu'ils sont récompensés. Il faut arrêter, l’Etat doit dire, vous avez pris les armes contre la République, vous n’avez rien à demander, vous demandez juste des excuses. On a été très claire, que si le processus mène à l’intégration dans l’armée ou à discuter des grades, la MONUSCO n’est pas concernée par ça", avait déclaré Leila Zerrougui.
Pour rappel, la mission de pacification dépêchée par le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à Uvira dans la province du Sud-Kivu a pris fin le 30 novembre dernier.
Conduite par le représentant personnel du chef de l’Etat, Yannick Lutandila, cette délégation dit avoir obtenu l’adhésion de 5 groupes armés locaux au processus de paix prôné par le chef de l’Etat.
Cependant, les chefs de ces groupes, sensibilisés dans leurs fiefs respectifs, ont notamment réclamé le grade de général, une fois intégrés dans l’armée.
Jephté Kitsita