Marche de l’opposition : En félicitant la Police, Félix Tshisekedi accorde une prime à l'impunité et l'intolérance politique (C. Lubaya)

Mardi 23 mai 2023 - 18:09
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Des réactions fusent de partout après la répression le 20 mai dernier de la marche de l'opposition à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Le dernier cas en date est celui du député national Claudel Lubaya qui estime que les éléments de la Police nationale Congolaise (PNC) déployés pour encadrer cette manifestation n'ont été ni professionnels ni républicains.

Il l'a fait savoir ce mardi 23 mai 2023 après les propos tenus par le chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo saluant le professionnalisme de la Police lors de cette marche.

« En faisant ainsi recours aux machettes et bâtons, la police a failli à sa mission constitutionnelle (Articles 182 et 183 de la Constitution) et légale (Articles 2, 4, 8 de la Loi organique N° 11/013 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement de la PNC ; Articles 49 et 51 de la Loi N° 13/013 du 1er juin 2013 portant statut du personnel de carrière de la police nationale congolaise) », a déclaré cet élu de Kananga au Kasaï-Central.

Claudel Lubaya affirme que lors de cette marche pacifique, la Police s'est rendue à la fois complice et coupable des actes réprimés par les lois de la République tout en portant atteinte à l'intégrité physique des paisibles citoyens.

« Elle s’est rendue à la fois complice et coupable des actes réprimés par les Lois de la République notamment atteinte à l’intégrité physique des paisibles citoyens et torture. Elle n’a été ni professionnelle ni républicaine. Il s’est agi, vraisemblablement, d’un scénario écrit d’avance avec un positionnement démesuré de forces de l’ordre, en ce compris certains éléments des forces armées », a-t-il renchéri.

Pour lui, le fait pour le chef de l'État d'apprécier le professionnalisme de la Police constitue un manque d'empathie sincère à l'égard des victimes. Il fait même état d'une prime présidentielle à l'impunité et à l'intolérance politique.

« Il s’agit, de la part du chef de l’État, d’une sortie regrettable de piste, d’un manque d’empathie sincère à l’égard des victimes, d’une intimidation à l’endroit de toute voix dissidente, d’une prime présidentielle à l’impunité et à l’intolérance politique, d’éloges publiques à la violence d’État et à la violation des lois en matière d’exercice des libertés publiques ; ce qui confère au Congo, le statut d’un État voyou (État qui viole de manière systématique les droits les plus élémentaires de l'être humain) », a fait remarquer Claudel Lubaya. 

Dans la foulée, cet élu du peuple a appelé le président de la République à garantir le respect des droits et des libertés fondamentales.

Pour rappel, la marche de l'opposition organisée le 20 mai dernier notamment contre la vie chère a été réprimée par la Police. Les autorités accusent l'opposition de ne pas respecter l'itinéraire fixé par l'hôtel de Ville de Kinshasa 

Jephté Kitsita