La Haute Cour militaire a poursuivi l'instruction à l'audience du vendredi 2 juin 2023 sur l'arme que détenait le député national Édouard Mwangachuchu. Au cours du débat, il s'est avéré que ce dernier portait plutôt une arme de guerre dont l'autorisation de port ne peut être donnée que par le président de la République.
Interrogé, le député national Édouard Mwangachuchu a brandi une autorisation d'enregistrement d'arme signée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Richard Muyej Mangez.
Il affirme avoir sollicité des services du ministère de l'Intérieur une arme d'autodéfense. Pour Me Thomas Gamakolo Mputu, avocat de Mwangachuchu, son client ne peut pas être comptable des erreurs de l'administration congolaise qui lui a remis une arme de guerre à la place de celle d'autodefense.
"Notre client n'est pas responsable des errements de l'administration. Il a sollicité une arme d'autodéfense. Ici, on découvre que les techniciens du ministère de l'Intérieur qui devaient lui donner une arme d'autodéfense, lui ont donné une arme de guerre. Ils doivent donc venir ici et dire le pourquoi. Notre client ne peut pas être comptable des errements de l'administration", a-t-il déclaré.
Un autre problème qui s'est posé à cette audience est le fait qu'Édouard Mwangachuchu n'a pas pu produire le permis de port de l'arme en question. Il affirme qu'il serait perdu pendant les perquisitions dans ses résidences. L'élu de Masisi, dans le Nord-Kivu, a présenté l'autorisation d'enregistrement.
"Lui il est ici. On va chez lui et on vendalise, on prend les effets et on les amène. Les pièces des dossiers qui étaient unis sont maintenant disparates. Il y a des pièces qui sont perdues. Vous demandez à quelqu'un qui est détenu depuis 3 mois de produire tel ou tel autre document, alors que tout a été emporté. Nous demandons à ce que le ministère de l'intérieur qui a enregistré cette arme amène les registres et tous les dossiers complets ici devant la Cour", a plaidé Me Thomas Gamakolo.
Au sujet du doute de la Haute Cour militaire sur l'authenticité de l'autorisation d'enregistrement d'arme présentée par Édouard Mwangachuchu, ce juriste estime qu'il n'a pas lieu d'être.
"Les juges ne peuvent pas la contester verbalement comme ils le font sans un jugement qui la déclare faux", a-t-il conclu.
Il faut noter que c’est au cours de la prochaine audience, fixée au 6 juin, que la Haute Cour militaire va se prononcer sur la requête de la défense relative à la mise en liberté provisoire d'Édouard Mwangachuchu et de son co-prévenu, le commissaire principal Robert Mushamalirwa.
ODN