Sankuru : des médecins allègent leur grève en instaurant un service minimum

Lundi 14 avril 2025 - 12:22
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Les médecins de la province du Sankuru, au centre de la République démocratique du Congo, ont décidé d'assouplir leur mouvement de grève entamé il y a plus d'une semaine. Ce débrayage faisait suite à l'incarcération d’un de leurs collègues, accusé à la suite du décès d’une patiente après une opération chirurgicale.

Selon le docteur Pierre Omandjela, président du Conseil provincial de l’Ordre des Médecins au Sankuru, la décision a été prise de maintenir un service minimum dans les structures sanitaires afin de sauver des vies, bien que la mobilisation du corps médical reste entière pour obtenir la libération de leur confrère.

« Nous avons organisé le service minimum pour que les malades soient pris en charge, parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer, nous ne pouvons pas pénaliser les malades. Ce que nous exigeons d'abord, c'est la libération de notre confrère, sa fuite n'est pas à craindre pourquoi on doit le retenir en prison, ça fait aujourd'hui 16 ou 17 jours qu'il est en prison pour avoir sauvé une vie (...) nous continuons d'entreprendre les démarches pour que notre confrère qui est injustement arrêté soit libéré », a-t-il déclaré ce lundi 14 avril 2025 à 7SUR7.CD.

Le corps médical, déterminé, menace de durcir le mouvement si aucune réponse favorable n’est donnée à leurs revendications. Des correspondances ont d’ores et déjà été adressées aux autorités compétentes pour exiger une issue rapide à cette crise.

Le médecin au cœur de cette polémique est le Dr Pierre Kokolomami, directeur ad intérim de l’Hôpital général de référence (HGR) de Ototo, dans le territoire de Lodja. Il a été arrêté suite à une plainte déposée par la famille d’une patiente qu’il avait opérée au centre de santé de référence de Shele. 

Selon les témoignages de ses collègues, la patiente était arrivée dans un état critique après avoir passé plusieurs jours entre les mains de matrones. Le docteur Kokolomami aurait pratiqué une opération d’urgence pour tenter de sauver la mère et son bébé. Malheureusement, le bébé était déjà mort-né. Bien que la patiente ait survécu à l’intervention, elle est décédée 19 jours plus tard, faute de moyens pour acheter les médicaments prescrits.

Alain Saveur Makoba, à Kananga