On s’interrogeait encore sur la composition et l’identité des bandits qui avaient braqué, le vendredi 3 avril 2015, un sujet indien à son domicile de l’avenue Basoko n° 5454, commune de la Gombe, quand on a appris qu’une autre bande des malfaiteurs venait d’agresser une semaine plus tard, , le jeudi 9 avril 2015, en face de l’église catholique St Joseph à Matonge, le cambiste Ernest Kalonji.
Cette nuit-là, il était 20 H 45’, se rappelle encore aujourd’hui ce jeune changeur de monnaies, quand il a vu deux hommes apparemment pressés l’approcher. Il s’est alors empressé de les recevoir, croyant qu’ils venaient échanger des devises contre la monnaie nationale. «Venez, je peux vous servir», a-t-il lancé à ces inconnus à l’air très agité.
Au lieu de lui présenter leurs besoins, dégainant leurs armes, ces bandits ont arraché son sac contenant des bottes de Francs congolais et une poignée de billets des devises, totalisant en tout 2.100 dollars. Ernest Kalonji traumatisé, n’a pas osé crier. C’est peut-être son silence qui l’a sauvé, relève un témoin qui note que les braqueurs de cambistes n’hésitent pas à tirer sur leurs victimes, si ces dernières réagissent violemment ou ameutent les badauds.
Il les a alors vus remonter en groupe dans leur voiture dont il n’a pas pu prélever la marque. En somme, cette bande était composée de six membres, du chauffeur et cinq gaillards dont trois guetteurs et deux « frappeurs ».
Pour cette agression, les langues se délient. Une attaque de cambistes à quelque 100 mètres du Commissariat de police de la commune de Kalamu, est un coup prémédité et la victime était ciblée depuis des jours. Pour le Groupement de recherche et investigations, cette hypothèse a été prise en compte en attendant que d’autres faits viennent la confirmer.
La traque lancée contre cette bande sera de courte durée. Car, grâce à deux indicateurs, les enquêteurs ont été orientés vers la bande d’un célèbre bandit surnommé Zena. On a laissé entendre que dans ce groupe, trois sinistres malfaiteurs jouent un rôle de premier plan, celui de frappeur. Il s’agit de Chiro Amaroula, Izma et Jeancy.
Les six braqueurs du sujet indien et du cambiste Kalonji enfin neutralisés
Les policiers se sont alors déployés sur le terrain, ne suivant que les recommandations de leurs indicateurs. Trois jours ont suffi pour que les malfrats soient localisés. Et voilà ! L’instinct de chasse prédominant, un à un, six brigands ont été neutralisés et mis hors d’état de nuire. Il s’agit de Musuapo Maze Marie José alias Zena, un policier, le brigadier Makyuna Ngoma Willy, Botomali Tomuta Alain, Nzewa Mataluka Jean Didier alias Jeancy, Ngalamulume Kabeya Ismaêl alias Izma et le fameux Kindoki Ilunga Batubenga Chirac ou Chiro Amaroula.
A l’issue d’une série d’interrogations doublées de confrontations, l’on a pu reconstituer une partie de leur palmarès. Dans la nuit du 14 au 15 septembre 2014, cette bande avait frappé un coup à la société « Trans sous le vent » située sur la 13 ème rue Limete, quartier industriel. Ici, ils avaient emporté trois coffres-forts contenant une somme importante en francs congolais et en devises étrangères, ainsi que des passeports pour personnel expatrié.
Et en 2015, ces bandits feront leur come back au mois de mars. Le 22 mars vers 22 heures, à la hauteur du pont Makelele, ils ont braqué le chauffeur de la voiturette Toyota de marque IST de couleur grise, immatriculée 2456 AG 10, appartenant à M. Kalombo Amba Beya. Les recherches pour retrouver cet engin se poursuivent encore.
Le 31 mars 2014, a rappelé un de ces malfrats, ils rôdaient au quartier Ma Campagne. A 13 heures, il ont fait irruption dans le bureau de change sis sur avenue Trois vallées n°5, et surpris le changeur de monnaies Abongo en pleine activité.
Butin emporté : 4.345.000 FC et 7.500 dollars, un lot important de cartes prépayées, ainsi que deux téléphones cellulaires.
Les limiers du Groupement de recherche et investigations n’avaient pas encore terminé leurs interrogatoires qu’ils apprendront que c’est la même bande qui avait opéré dans la nuit du 3 avril au domicile de l’homme d’affaires indien Samiri Virani, sur avenue Basoko n°5454 C, dans la commune de la Gombe. Chez cette victime, ils ont emporté 9.300.000 FC et 2.200 dollars, ainsi que des biens de valeur.
Le dernier coup inscrit au palmarès de ces brigands est le braquage du cambiste Ernest Kalonji à qui ils ont arraché le 9 avril 2015, 2.100 dollars.
Les limiers de cette unité spéciale du commissariat provincial de la police espèrent creuser davantage ce dossier pour répertorier forfaits commis par cette bande.
J.R.T.