Kinshasa dénonce le mensonge grossier de Human Rights Watch

Dimanche 26 juillet 2015 - 19:45

(KINSHASA)- Les autorités congolaises ont qualifié de pure mensonge
les allégations de l’Ong Human Rights Watch prétextant que les leaders
politiques détenus présentement en prison, le sont parce qu’ils se
sont opposés au troisième mandat du président Kabila. ‘‘Dire que les
personnes interpellées, le sont pour s’être opposées à des tentatives
visant à permettre au président Joseph Kabila de rester au pouvoir,
n’est de rien d’autre que de l’affabulation, pour ne pas dire un
mensonge grossier’’, a indiqué dans un communiqué, Alexis Thambwe
Mwamba, le ministre congolais de la Justice, garde des sceaux et
droits humains. Selon lui, si tel avait été le motif de
l’interpellation de ces personnes, objet de l’attention de Human
Rights Watch, il n’y aurait plus assez de places dans nos prisons et
centres de détention. ‘‘Les acteurs de toutes les couches sociales
s’étaient exprimés mais combien ont-ils été arrêtés pour avoir pris
position’’, s’est demandé Alexis Thambwe Mwamba. Au sujet des
arrestations arbitraires et de l’intolérance croissante du
gouvernement tel que dénoncé par Human Rights Watch, Kinshasa demande
à l’Ong d’attendre l’issue des instructions en cours pour savoir si
réellement il n’y a aucune charge retenue contre les personnes
poursuivies. En outre, Alexis Thambwe Mwamba s’interroge si le
parquet doit abandonner les poursuites contre les individus poursuivis
pour des faits de droit commun tel que le stellionat, l’escroquerie ou
l’appel à la violence au seul motif qu’ils sont des acteurs
politiques. Il trouve, ainsi non fondée, la demande de libération
sans condition formulée par Kenneth Roth- le directeur exécutif de HRW
en faveur des prisonniers détenus, selon l’organisation, pour leurs
opinions politiques. Revenant sur le dossier Maluku, le gouvernement
a, premièrement, récusé le terme ‘‘ fosse commune’’ qu’il juge abusif
et suppose l’exécution des personnes arrêtées et ensuite jetées
dedans. Thambwe Mwamba indique avoir fourni des explications en son
temps au corps diplomatique, à la presse tant nationale
qu’internationale que le phénomène des enterrements collectifs est une
pratique courante dans la ville de Kinshasa. Les statistiques font
état de plus de mille personnes enterrées de manière groupée au cours
de la période allant d’avril 2014 à avril 2015, a-t-il assuré. Le
ministre de la justice affirme que seules moins de dix familles
s’étaient présentées à l’appel du parquet de la république pour
demander les traces d’un des membres de leur famille mais elles ne
sont jamais revenues auprès l’organe de la loi pour la suite du
dossier. Et Thambwe de se demander ‘‘quel est ce gouvernement qui
exhumerait de centaines des corps pour rechercher cinq ou six
personnes qui ont probablement voyagé ?’’. Par ailleurs, le
gouvernement assure qu’il n’arrêtera pas le général Célestin Kanyama
pour soi-disant lutter contre l’impunité parce qu’un quelconque
organisme le lui demande. Cependant, il rappelle qu’en matière de
lutte contre l’impunité au sujet des violations des droits de l’homme,
trois mille militaires de l’armée congolaise et mille éléments de la
police ont été arrêtes, jugés et condamnés et se trouvent présentement
en prison. Kinshasa se dit disposée à collaborer avec Human Rights
Watch ou toute autre organisation des droits de l’homme mais se refuse
de donner la matière à celle à la recherche du sensationnel.

 

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