La RDC rencontre ses partenaires traditionnels de la poste pour rentabiliser ce secteur

Lundi 2 novembre 2015 - 13:47

Le Directeur général (DG) de la Société commerciale des postes et télécommunications (SCPT), Didier Musete, revient d’une tournée internationale qui s’est inscrit dans la perspective de rencontrer la vision du chef de l’Etat pour la rentabilité des entreprises du portefeuille public.

 

Interrogé par Le Potentiel, il a fait savoir que cette tournée s’est déroulée en trois temps forts. D’abord, pour reprendre langues avec des partenaires traditionnels de la poste, notamment la Poste suisse, la poste belge BPOST et la Poste anglaise Royal Mail avec qui il a été question de voir comment payer la dette des services postaux congolais qui « nous empêche d’expédier nos courriers et surtout nos colis en Grande-Bretagne ».

 

Ensuite, il s’est agi pour la RDC de participer dans le cadre de l’Union Postale Universelle (UPU) aux travaux qui se sont tenus à Paris. Travaux devant conduire la migration du service de transfert d’argent électronique Mandat Express International (M.E.I) à un nouvel outil, du même type mais encore plus élargi, appelé ici POSTRANSFER, et auquel toutes les postes du monde vont pouvoir s’interconnecter.

 

Et enfin, « nous avons été en Suisse où nous avons rencontré le Directeur général de l’Union Postale Universelle, la plus vieille agence du système des Nations unies, qui a accepté de nous recevoir», a signalé Didier Musete.

 

RETOMBÉES

Quant aux retombées immédiates de cette tournée, le DG de la SCPT a fait valoir qu’en premier lieu, il a eu des échanges fructueux avec le Directeur en charge des opérations internationales de Royal Mail en Angleterre, auprès de qui il a présenté son point de vue selon lequel il est important que la RD Congo, en tant que pays post-conflit, puisse bénéficier d’une réduction de la dette.

 

Cette demande, indique-t-il, a été bien perçue de leur part de ses hôtes.

« Nous nous sommes engagés, au moment de la mise en application de cette réduction, de reprendre automatiquement le trafic dans la mesure où c’est dans l’intérêt de deux parties de procéder ainsi, vu la grande diaspora congolais-eau Royaume-Uni qui utilisera nos services postaux dans les deux sens de l’expédition et de la réception des courriers et colis de par et d’autre », a fait remarquer Didier Musete.

 

Au niveau de la conférence tenue à Paris, a poursuivi le DG de la SCPT, la délégation qu’il a conduite a également donné la position du pays. «Nous avons fait savoir à toutes les postes au niveau international que la poste de la RDC est de retour Nous pouvons donc nous interconnecter à tout le monde et faire des campagnes électroniques », a-t-il dit.

 

Au niveau de ‘Union Postale Universelle où la RDC est en délicatesse pour cause de non-paiement de ses contributions en tant qu’Etat membre de cette organisation internationale, le Directeur général de l’UPU, a affirmé le numéro un de la SCPT, « a accepté, en premier lieu de soutenir la RDC dans sa démarche q’e rééchelonnement de sa dette et, en second lieu, de supprimer le paiement de tous les intérêts liés à cette dette ».

 

PAIEMENT PROGRESSIF DE LA DETTE

S’agissant de la question sur ce qui se passera en cas de paiement de cette dette par la RDC, il a noté que cette situation de la RDC au niveau de l’Union Postale Universelle n’est pas sans conséquences. « Elle nous a empêchés d’avoir accès à un certain nombre d’opportunités en tant qu’Etat membre, notamment les opportunités de formation, les dons, les appuis techniques et même le droit de vote en tant que membre de l’assemblée générale de cette organisation », a-t-il laissé entendre. Cela avant de soutenir qu’« avec le paiement progressif de cette dette à partir de décembre 2015, la RDC verra directement sa sanction être supprimée. La RDC redeviendra donc éligible au vote dans cette organisation, notamment lors de l’assemblée générale de février 2016. Et nous pourrons exploiter nos services postaux avec plus de performances ».

 

Ce retour de la RDC sur la scène postale internationale ouvre-t-il des opportunités de coopération avec d’autres Postes, mis part le cas de la Grande-Bretagne? A cette préoccupation, il a d’abord fait observer qu’un autre temps fort de celte mission a été aussi de rencontrer les Postes européennes, plus anciennes que celle de la RDC et qui ont un modèle qui marche jusqu’à ce jour. « Ceci nous a permis de nous imprégner de réalités vécues par ces géants de notre secteur C’est notamment ce que nous avons vu avec la Poste Suisse, qui fonctionne séparément des services de télécommunication et qui à elle seule, a réalisé 600 millions d’euros de bénéfice annuelle en 2014».

 

Capitaliser l’expérience

Ce qui revient à dire que la poste est rentable aujourd’hui à travers le monde, notamment avec les infrastructures qui l’accompagnent, la logique et le système de financement mis en place pour ce faire, telle que la banque postale, a relevé Didier Musete. Qui a dit s’être rendu compte finalement que le  modèle mis en place à la SCPT est ce qui se fait au niveau du continent européen. « C’est exactement ce qui se fait en Belgique avec la BPQST où les services traditionnels de la poste sont exploités de concert avec les services financiers de sorte que la poste possède une valeur ajoutée, celle de la banque postale », a-t-il indiqué.

 

Pour capitaliser l’expérience de cette tournée, a souligné le G Musete, il s’est exprimé en ces termes:

«Nous sommes convaincus qu ‘un soutien accru du gouvernement congolais à la SCPT est plus qu’une priorité pour le développement de ce service universel de grande envergure ». Il a ajouté que « toute la stratégie mise en place se tient sur deux pôles dont, en premier lieu, la restructuration et la relance des activités qui portent déjà des fruits, notamment avec la réhabilitation de nos infrastructures sur toute la République. Et, en second lieu, la stratégie de rentabilité de cette activité qui tient sur la croissance et qui exige un soutien du gouvernement congolais ».

 

Aussi encourage-t-il la population congolaise à utiliser davantage les services postaux car « rien ne remplace la poste ».

 

Par Olivier DIOSO