Les Congolais conviés à s’approprier le processus B.P

Lundi 23 novembre 2015 - 17:43

“Les citoyens Congolais aspirent, une participation totale à la gestion de l’Etat, à travers le suivi public, notamment, l’exécution du budget de l’Etat, étant donné que ce peuple est le souverain primaire d’un Etat. Ainsi, il doit participer à la gestion de la chose publique”. Raison pour laquelle, les ministères du Budget et des Finances ont, conjointement, organisé un forum national axé sur « Les mécanismes de participation citoyenne aux finances publiques locales en République Démocratique du Congo » du 18 au 19 novembre 2015 ; à l’hôpital du Gouvernement, à Kinshasa.

 

Ouvert et clôturé par [e ministre du Budget, Michel Bongongo, ce forum a été réalisé avec le soutien financier de la Banque Mondiale, de DFID et de la Belgique, à travers le projet PROFIT-CONGO, avec l’appui technique du Comité d’Orientation de la Réforme des Finances Publiques (COREF).

 

Organisées à l’intention du gouvernement, des partenaires au développement, membres du groupe inter-bailleurs en finances publiques, de la société civile et des collectivités territoriales décentralisées, ces assises avaient comme objectif principal de dégager une méthodologie et adopter une stratégie commune pour le renforcement des mécanismes de participation citoyenne au processus budgétaire en RDC. Outre cela, ces assises visaient à améliorer les connaissances des différents participants par un partage d’expérience et des savoirs sur la participation citoyenne aux finances publiques locales, enfin d’adopter une stratégie et un plan d’actions pour institutionnaliser les bonnes pratiques de participation citoyenne dans la gestion des finances publiques locales dans les Entités Territoriales Décentralisées (ETD).

 

Dans son mot d’ouverture, le Ministre du budget a souligné que le thème du forum est interpellateur. D’autant plus qu’il est un véritable appel lancé à tout le monde pour la promotion de la participation citoyenne, l’amélioration permanente de la transparence, de la redevabilité et de l’efficacité des politiques publiques en RDC. Dans son mot de clôture, il a exhorté tous les participants à une appropriation totale du mécanisme.

 

Pour bien cerner cette question de gestion participative des finances publiques, plusieurs interventions étaient à l’ordre du jour, telles que «Panorama des approches et mécanismes de participation citoyenne aux finances publiques en RDC», par Florimond Muteba; «Outils et pédagogies d’incitation à la participation citoyenne aux finances publiques locales : cas de la RDC» par Henri Christin Longendja «Facteurs de participation, de redevabilité sociale des acteurs : expériences de la RDC », etc.

De son coté, Godefroid Misenga, Coordonnateur du Coref et du projet PROFIT-CONGO, a souligné qu’avoir le désir d’améliorer le système de gouvernance est une chose, mais travailler en fonction de celui-ci en est une autre. «Ces sessions sont destinées à l’appropriation des résultats de l’étude sur les mécanismes de participation citoyenne, à l’approfondissement de la réflexion et à l’identification des principes pouvant appuyer une démarche méthodologique commune entre les acteurs intervenant dans le secteur », a-t-il indiqué.

 

 

 

Recommandations

 

Au terme des travaux du forum, les principales recommandations suivantes ont été formulées au gouvernement, aux PTF, aux provinces, aux ETD et à la société civile:

- Accélérer la mise en œuvre du processus de Décentralisation, notamment en organisant des élections locales pour dot r les ETD d instances délibératives indispensables à la participation citoyenne ;

- Etendre la réforme de la fonction publique aux ETD, en veillant à les doter de véritables administrations publiques locales ;

- Considérer le Budget Participatif (BP) comme une approche de participation citoyenne consensuelle, un outil de gestion des finances publiques adapté aux besoins et aux spécificités des ETD;

- Institutionnaliser le BP en RDC à travers l’élaboration d’une loi, d’un édit type et d’un guide à l’usage des acteurs locaux;

- Mettre en place un observatoire de la démocratie participative pour suivre, capitaliser et documenter les expériences en cours ;

- Inciter les ONG à orienter leurs financements vers les priorités des plans locaux de développement;

- Aligner les dépenses d’investissement du pouvoir central sur les priorités identifiées par la population dans les plans locaux de développement;

Renforcer la fiscalité locale et développer les partenariats Publics- Privés pour accroître les capacités de mobilisation des ressources propres des ETD ; etc.

 

Par Dorcas NSOMUE