Du 29 novembre au 11 décembre 2015, se tiendra à Paris, en France, la 21ème Conférence des Pays-Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, baptisée COP 21. A cette occasion, 197 Pays-Parties à cette Convention-cadre prendront l’option de lancer un processus d’élaboration d’un protocole, d’un autre instrument juridique ou d’un texte convenu d’un commun accord ayant valeur juridique, applicables à toutes les parties, devant être achevé au plus tard en 2015.
Dans le cadre des préparatifs de cette conférence portant sur le changement climatique, le Gouvernement congolais via le ministre de l’Environnement, Conservation de la nature et Développement durable, Robert Bopolo Mbongeza, a procédé, hier mardi 3 novembre 2015, au lancement de la campagne d’information du public.
Pour réduire à 2% les émissions de gaz à effet de serre (GES), les dirigeants et les experts de toute la planète seront à ce rendez-vous de Paris avec l’ambition d’aboutir à un accord consensuel. Leurs engagements se font sous forme de leurs Contributions Prévues au niveau National (CPDN).
En dépit de son statut de pays peu émetteur, la RDC a soumis sa contribution nationale le 18 août dernier, bien en amont de la COP21, et l’a présenté au public international le 2 septembre 2015 à Bonn, en Allemagne. "La contribution nationale de la RDC vise les réductions des émissions de gaz à effet de serre de 17% entre 2020 et 2030 par rapport à la trajectoire du maintien du statu quo ", a assuré le ministre Bopolo qui précise, en outre, que trois secteurs y sont concernés. Il a indiqué qu’il s’agit de l’agriculture, des forêts et de l’énergie tout en admettant que les 90% des émissions de la RDC proviennent de l’agriculture et de la foresterie.
La principale source de ces émissions étant la culture itinérante sur brûlis. "C’est de l’accumulation de nos ambitions respectives dans l’action contre le changement climatique tel que manifesté à travers nos engagements éprouvés dans la lutte contre les effets pervers au dérèglement climatique que dépendra l’ambition collective et les chances de succès de la 21ème Conférence des pays-parties sur le climat à Paris ", s’est encore appesanti le ministre de l’Environnement.
RECHERCHER LA CONVERGENCE
Pour le ministre Robert Bopolo, la France, en vertu de son rôle de facilitateur, tout en déployant un effort diplomatique sans précédent pour assurer le succès de ces assises sur son sol, doit également rechercher la convergence et le consensus entre les différents groupes de Pays-parties. Il est attendu d’elle aussi d’assurer l’inclusion des points de vue de toutes les parties afin de garantir l’adoption du nouvel accord sur les changements climatiques et éviter une répétition de la COP 15 tenue à Copenhague, au Danemark, qui s’était soldée par un échec face à l’impossibilité d’adopter un accord juridiquement contraignant. Mêmement, du 19 au 23 octobre derniers à Bonn, en Allemagne, les négociations se sont révélées difficiles et ont, néanmoins, permis de clarifier les dispositions finales en vue de la session future du Groupe de travail ad hoc.
La réponse internationale aux changements climatiques a commencé par l’adoption, en 1992 à Rio de Janeiro au Brésil, de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) établissant un cadre juridique qui vise à stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre afin d’éviter les interférences anthropiques dangereuses avec le système climatique.
Ce document international est entré en vigueur le 21 mars 1994 et en décembre 1997, les délégués à la 3ème Conférence des Parties tenue à Kyoto, au Japon, se sont accordés sur un protocole, relevant de cette Convention. Laquelle engageait les pays industrialisés et les pays en transition vers une économie de marché à atteindre des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en deçà des niveaux de 1990 durant la période de 2008-2012.
Quant à la RDC, elle a ratifié ces deux instruments le 8 décembre 1994 pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le 23 mars 2005 pour le Protocole de Kyoto, soit 35 jours après son entrée en vigueur le 16 février 2005.
Etant pays-partie à la Convention-cadre des Nations Unies et abritant la deuxième grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, la RDC est appelée à devenir proactive vis-à-vis de son rôle et adaptée sa politique forestière aux réalités locales. Actuellement, selon les statistiques disponibles et connues, au minimum, 300.000 mètres/cube de bois sont tirés de la forêt par l’exploitation industrielle, et 10.000.000 de mètres/cube utilisés comme bois de chauffe par les populations congolaises.
Plusieurs observateurs soulignent l’urgence de la question de la mise à disposition des énergies autres que provenant de bois. Chaque année, le pays se vide de ses essences ligneuses productrices de l’ozone dont le monde en a besoin. Cette question mérite d’être évoquée à Paris. Les experts, financiers et investisseurs ne manqueront pas de trouver des réponses palliatives.
La cérémonie a eu pour cadre le Jardin Botanique de Kinshasa en présence des Sénateurs et Députés, des membres du gouvernement, des représentants de la Présidence de la République, des Chefs de mission diplomatiques et consulaires accrédités à Kinshasa. Les représentants des Services de l’Administration publique ainsi que ceux des ONG sectorielles et Organismes internationaux tels que l’Agence française de développement, le FAO, la Banque mondiale, l’Ambassade de la Grande-Bretagne, le Gouvernement norvégien et le Fonds mondial pour la nature, étaient également présents. BALU/Cp