RDC : Parodie électorale en vue ? La mise en garde du candidat président Maurice Masheke

Mercredi 21 novembre 2018 - 11:08
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Le candidat à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, Sylvain Maurice Masheke Ngerakueyi est révolté à cause du climat politique au pays. Il a exprimé sa colère à travers une mise au point faite lundi 19 novembre après-midi à Kinshasa. Après plusieurs discussions entre la CENI et les candidats à la présidentielle, après les échanges entre le Conseil national de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre (CNSA) et les candidats, après la réunion interinstitutionnelle ; Masheke constate que le processus électoral est pris en otage par un camp et n’est pas crédible. Il avance plusieurs raisons : 1. Il n’est pas question d’aller aux élections avec la machine à voter contestée par la majorité des Congolais ; 2. le problème du fichier électoral corrompu n’a jamais été résolu ; 3. la CENI et le gouvernement font fi de toutes les recommandations du CNSA, de l’OIF, des experts britanniques, de l’opposition et de la société civile. Le candidat indépendant Masheke s'est dit aussi sidéré par la forte concentration de tous les moyens de l’Etat par le candidat du pouvoir. ‘’Faut-il participer à une parodie d’élections pour accompagner et légitimer le candidat de la continuité d’un régime honni par la population? s’interroge-t-il. Masheke exige mordicus le retrait de la machine à voter et la suppression des électeurs fictifs mais n’envisage pas le boycott car tout est encore possible pour crédibiliser le processus. Il propose un large consensus entre les acteurs et les différentes institutions du pays pour sortir de l’impasse. Il fustige l’hypocrisie des politiciens qui, selon lui, savent qu’il est pratiquement impossible d’organiser les élections apaisées dans le contexte actuel. ‘’C’est à la CENI, au CNSA et au gouvernement de dire toute la vérité au peuple congolais, déclare-t-il. S.M. Masheke met en garde le gouvernement contre l’organisation des élections sous forme d’un ‘’service minimum’’ de manière cavalière. Il invite les uns et les autres à définir la marche à suivre pour sauver la République. Si par aventure, dit-il, le pouvoir tient à une mascarade électorale le 23 décembre, le peuple congolais prendra ses responsabilités et défendra ses droits constitutionnels. Gaby Kuba Bekanga