François Muamba épingle les progrès enregistrés et les défis attendus

Jeudi 5 mars 2015 - 10:37

L’Accord-cadre signé à Addis-Abeba en Ethiopie a totalisé ses deux ans d’existence. Le thème choisi pour commémorer cette manifestation organisée le mardi 3 mars en la salle des conférences du ministère des Affaires étrangères, c’était " La consolidation de la paix et la stabilité pour le développement dans la région des Grands Lacs ". Quel bilan deux ans après la signature de l’Accord-cadre ? Qu’en est-il de la mise en œuvre des engagements pris par la RDC à Addis-Abeba ? François Muamba a répondu à toutes ces préoccupations.

" D’une manière générale, la RDC a enregistré des progrès significatifs dans la mise en œuvre de ses engagements ", indique, d’entrée de jeu, le Coordonnateur du MNS (Mécanisme national de suivi). Dans le secteur de sécurité, dit-il, la réforme des FARDC se poursuit, notamment par la maîtrise des effectifs, la bancarisation de la paie, la relance des académies militaires et des écoles d’application, la mise en place, des unités de réaction rapide, l’amélioration des conditions de vie des soldats ou l’installation de nouvelles structures organiques. Autant des réalisations dans le secteur de sécurité.

DES PROGRES ENREGISTRES DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD-CADRE
François Muamba Tshishimbi a également abordé le difficile processus d’éradication des groupes armés et autres forces négatives dans la partie orientale de la RDC. C’est ce qui explique le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion qui est au cœur de l’action. C’est dans ce cadre que la phase préliminaire du programme DDR III est sur le point d’être achevée et exécutée sur un financement du Gouvernement congolais. D’ailleurs, environ 5.000 ex-combattants sont pris en charge dans trois centres de triage en attendant, bien entendu, leur démobilisation et réinsertion.
S’agissant du DDR III, indique le Coordonnateur du MNS, les conditions sont maintenant réunies pour son lancement, surtout pour le financement. Car, sur les 85 millions USD exigés étalés sur quatre ans, l’Exécutif national entend libérer déjà 10 millions USD et les partenaires ont souscrit pour 50 millions USD dont 8 millions USD de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Congo. La réforme de la Police, pendant ce temps, est très avancée, notamment avec la promulgation de la loi de programmation et de l’opérationnalisation de la police de proximité au Sud-Kivu, en Province orientale, au Bas-Congo, au Kasaï occidental et à Kinshasa.
QUID DE LA CONSOLIDATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT ET DE LA DECENTRALISATION
En ce qui concerne la consolidation de l’autorité de l’Etat, la mise en place des instruments régaliens poursuit son cours dans les territoires des ex-combattants du M23 et ceux des autres groupes armés. C’est de la sorte que les administrateurs et les inspecteurs de la territoriale sont au fur et à mesure déployés, les postes de Police et les tribunaux de paix sont également installés. Voilà qui favorise le retour des déplacés internes la fermeture de la plupart des camps des déplacés dans la ville de Goma plus particulièrement. C’est dire que les choses changent et que la vie redevient normale dans cette partie.
Quant à la décentralisation, beaucoup de textes ont été adoptés au cours de la session extraordinaire au Parlement de décembre 2014 à janvier 2015. C’est le cas de la loi organique portant fixation des limites des provinces et de la ville de Kinshasa et de la loi organique portant programmation des modalités d’installation de nouvelles provinces. D’ailleurs, rappelle François Muamba, les deux lois ont récemment été promulguées à travers les ordonnances signées par le chef de l’Etat. .

DEFIS ET ATTENTES QUI JONCHENT LE PARCOURS DE LA RDC
Les défis sont énormes et les attentes aussi. Ces défis et attentes jonchent le parcours de la RDC au sujet de la nécessité de la mise en œuvre de l’Accord-cadre, explique le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi. Les plus urgents de ces défis, déclare-t-il, sont l’élaboration par les ministères sectoriels des plans de mise en œuvre de l’ensemble des engagements nationaux de l’Accord-cadre et des plans sectoriels , le suivi pour la bonne fin de la candidature de la RDC, en sa qualité de pays qui constitue le centre névralgique de l’Accord-cadre, à l’organisation du futur forum pour les investissements privés dans des programmes d’intérêts national et régional, l’intensification des opérations pouvant contribuer à la restauration complète et définitive de l’autorité de l’Etat dans l’Est y compris le Nord du Katanga.
Poursuivant la liste des défis jugés urgents pour la mise en œuvre des engagements souscrits par la RD Congo dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi annonce l’exigence ainsi que l’urgence pour la RDC qui amorce les années électorales sur la période 2015-2016 de prendre en compte les voies et moyens de concrétiser l’engagement national n°6 sur la promotion de la réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation. M. M.