Dans une lettre manuscrite de 13 pages écrite depuis sa détention et publiée ce 7 novembre, l’opposant et ex-ministre de la Justice, Constant Mutamba, interpelle directement le président Félix Tshisekedi. Il remet en question le bien-fondé de sa condamnation et appelle la jeunesse congolaise et africaine à s’engager pour une justice « vraie et protectrice ».
Se déclarant victime d’un procès politique, Mutamba s’interroge sur les véritables bénéficiaires de son arrestation.
« Qu’est-ce que la République a réellement gagné derrière ce procès ? A-t-il profité au pays ou aux ennemis du pays ? », demande-t-il.
Il va plus loin en liant son sort à des intérêts étrangers : « Pourquoi c’est le régime de Kigali et les responsables de l’AFC/M23 qui se sont réjouis de mon arrestation ? »
Il déplore que « personne ne défend le Président contre les attaques des ennemis », insinuant que ceux qui l’ont écarté ne servent ni la nation ni le chef de l’État, mais plutôt des intérêts extérieurs.
Malgré sa situation, Mutamba affirme ne pas regretter son engagement et exhorte la jeunesse à passer de la plainte à l’action.
« J’invite les peuples congolais et africains, particulièrement la jeunesse, à ne plus se plaindre, mais plutôt à agir et à lutter pour la vraie justice protectrice des droits et libertés fondamentaux... J’ai accepté de payer le prix de cette lutte… La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »
La Cour de cassation a condamné Constant Mutamba le 2 septembre dernier à trois ans de travaux forcés, assortis d’une interdiction de vote et d’éligibilité pendant cinq ans. La condamnation fait suite à un détournement de millions de dollars destinés à la construction d'une prison dans la ville de Kisangani.
MD