La dernière déclaration d’Antoine Gizenga Fundji, patron du Palu et allié le plus stratégique du président Joseph Kabila, qui exigeait « l’organisation des élections constitutionnalisées et la publication rapide d’un calendrier électoral global et consensuel ainsi que la condamnation des restrictions des libertés suite aux protestations populaires de janvier dernier » ; ont fait bondir la Majorité populaire qui crie à la trahison. Depuis cette déclaration, certains membres de la Majorité présidentielle (MP) accusent le Palu de traîtrise et promettent des représailles.
Politique
Comme il fallait s’y attendre les USA n’ont pas relâché leur pression sur les autorités rd-congolaises soupçonnées de vouloir se cramponner au pouvoir et suspectées de ne pas montrer beaucoup d’entrain pour éradiquer les forces négatives, notamment les FDLR, qui écument l’est de la RD-Congo. En séjour en RDC depuis le samedi dernier, l’envoyé spécial de Barack Obama pour la région des Grands Lacs, Russ Feingold, a tenu le lundi 9 février 2015 sous le coup de 14h 45’ une conférence de presse dans la résidence de l’ambassadeur américaine.
Après avoir gagné les batailles de l’élagage de l’alinéa 3 de l’article 8 de la Loi électorale, de la non-révision constitutionnelle et de la non-organisation d’un referendum constitutionnel, le souverain primaire congolais n’attend plus de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) que la publication d’un calendrier global du processus électoral 2015-2016. Du côté de cette institution d’appui à la démocratie, le message de la rue contre tout glissement de l’élection présidentielle semble avoir été correctement capté.
Deux sujets, les élections en 2016 et le désarmement forcé des FDLR, étaient au cœur de la conférence de presse de Russel Feingold, l’Envoyé spécial du président Barack Obama dans les Grands Lacs, hier lundi 9 février 2015 à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC à Gombe.
Il y a d'abord la pression interne qui commence à peser assez lourd. D'un côté, les forces centripètes se battent pour imposer leur approche. De l'autre, les forces centrifuges cherchent sous quelle forme exprimer leur vision de l'avenir du pays comme de la famille politique.
Entre les deux camps, les frictions se multiplient chaque jour. Menaçant de fragiliser l'équilibre de l'ensemble.
La présidentielle en RDC préoccupe la présidente de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui compte en savoir plus sur les intentions du président Kabila par l'intermédiaire d'un émissaire, le Togolais Edem Kodjo.
Même s'ils n'en parlent pas publiquement, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la commission de l'Union africaine, et Smaïl Chergui, son conseiller paix et sécurité, sont très préoccupés par le bilan des manifestations anti-Kabila en RDC (19-22 janvier), qui ont fait 42 morts selon la FIDH et 27 selon les autorités.
L’administration Obama accentue la pression sur Malumalu dont elle exige un calendrier global.
* L’élection présidentielle : « C’est une exigence constitutionnelle et l’argent ne doit pas constituer un prétexte pour retarder les élections », a déclaré le sénateur américain, lors d’une conférence de presse tenue hier à Kinshasa.
La mesure est peut-être plus pratique pour faire face aux carnages de Beni, celle que vient de prendre le gouvernement provincial du Nord-Kivu en distribuant à 30 chefs de quartiers de la ville des appareils de communication « Motorola » capables de couvrir 10 km2 pour donner une « alerte générale » en cas de danger.
Ces appareils de communication ont été réceptionnés par les membres du comité de sécurité de la ville de Beni.
«Nous pensons que le transfert de pouvoir doit se faire de manière paisible et démocratique à travers la tenue d’élections crédibles et transparentes », a déclaré lundi 9 février l’Envoyé spécial des Etats-Unis dans les Grands Lacs et en RDC.