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Le rapport parlementaire sur l’octroi des crédits par le Fonds pour la Promotion de l’Industrie (FPI) aux petites et moyennes entreprises a livré ses secrets à la plénière d’hier mercredi 8 juin 2016, à l’Assemblée nationale qui s’est déroulée à huis clos.
A en croire la teneur du document distribué aux députés dont une copie est parvenue au journal Le Phare, certains membres du gouvernement ont été épinglés comme des insolvables de cet établissement public de crédits.
Ce rapport incrimine, comme il faudrait le signaler, trois ministres, qui ont obtenu des crédits auprès du Fonds pour la Promotion de l’Industrie et ont oublié de rembourser ne fût-ce qu’un dollar.
L’Un des ministres a obtenu deux crédits, le premier de 300. 000 dollars et le second, de 250.000 dollars pour le lancement d’une campagne dénommée : «Consommons congolais » auprès du FPI. L’argent empoché, il a oublié de rembourser.
Un deuxième ministre est épinglé pour des crédits de l’ordre de près 415.000 dollars obtenu de FPI pour une PME fictive. Le troisième ministre visé a bénéficié d’un crédit de près de 938.000 dollars.
Outre les ministres, les députés n’ont pas été épargnés par ce rapport accablant. On a épinglé un secrétaire adjoint de la majorité présidentielle qui a reçu 498.000 dollars.
Des mandataires publics se retrouvent aussi sur la liste des débiteurs.
Face à la gravité des faits, l’Assemblée Nationale a décidé la mise en place d’une commission pour le suivi et l’évaluation des recommandations des députés.
Parmi ces recommandations, on cite des poursuites judiciaires contre tous les insolvables épinglés dans ce rapport.
A l’opposition, on émet des doutes sur la mise en application de cette recommandation dans le contexte politique actuel où la Majorité n’a apparemment aucun intérêt à manger ses propres enfants à la veille du Dialogue.
Pour bien d’observateurs, le Procureur général de la République devrait se saisir de ce dossier qui se trouve déjà sur la place publique.
En procédant de cette manière, le PGR portera un démenti à tous ceux qui accusent la justice congolaise de ne traquer que les opposants et les menus fretins.
ERIC WEMBA