Le diplomate togolais nommé facilitateur du dialogue par la présidente de la commission de l’Union Africaine séjourne depuis vendredi sur l’autre rive du fleuve Congo. Edem Kodjo a officiellement assisté samedi à la cérémonie d’investiture du président Sassou Nguesso, auteur d’une révision constitutionnelle et d’un dialogue qui lui ont ouvert la porte à un troisième mandat, pourtant interdit et dénoncé, par l’opposition. L’ancien premier ministre togolais aura des échanges avec le chef de l’état congolais.
Politique
Devant la presse samedi à Kinshasa, le représentant du secrétaire général de l’Onu au Congo-Kinshasa a réitéré son appel à la tenue du dialogue mais aussi au respect de la constitution. ‘‘Il est important de s’en tenir aux dates et à la Constitution mais il est aussi important aux congolais de mener un dialogue inclusif’’, explique-t-il. Deux logiques qui divisent majorité et opposition mais que, lui et une partie de la communauté internationale, soutiennent.
Son seul crime est de ne jurer que par le respect de la Constitution. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, André Mbata Mangu est déjà entré dans l’histoire politique du pays comme l’intellectuel congolais qui aura le plus marqué le pays en suscitant au sein de son peuple un intérêt pour la Constitution que l’on n’avait jamais vu jusque-là. Il est sorti des auditoires universitaires pour enseigner le vrai droit constitutionnel à tout un peuple. D’aucuns l’ont surnommé « Monsieur la Constitution ».
Député national le mieux élu dans l’ex Province de l’Equateur, Jean-Lucien Bussa, président du CDER, appelle le peuple à se mobiliser pour défendre sa constitution au moyen de la constitution. Récemment encore modérateur de la Dynamique de l’Opposition, Bussa donne rendez-vous aux Kinois le 24 avril 2016 sur le boulevard Triomphal. Pour lui, « le combat de l’alternance pacifique est semblable à la lutte de l’indépendance ».
Le comité préparatoire doit être mis en place au plus tard demain dimanche. Il sera composé de 30 membres. A raison de 12 bpersonnes pour le pouvoir, 12 pour l'Opposition et 6 pour la société civile. Une source bien placée a fuité les noms des personnalités de la Majorité présidentielle(MP) et de la société civile qui vont y siéger.
Le Dialogue proprement dit n'a pas encore commencé que l'on assiste déjà à des tiraillements dans l'Opposition. Le facilitateur du Dialogue politique, Edem Kodjo, a réparti le quota au comité préparatoire qui doit en principe être mis sur pied au plus tard ce week-end. Le diplomate a octroyé 12 postes à la Majorité présidentielle, autant à l'Opposition et 6 pour la société civile. Sur les 12 postes qui revient à l'Opposition, l'Udps, parti le plus convoité, revendique la totalité de ce quota. Le secrétaire général de l'Udps l'a dit haut et fort sur les antennes de Top Congo FM.
Le facilitateur Edem Kodjo a déterminé le nombre de délégués par composante pour le comité préparatoire. L’ancien premier ministre togolais inondé par des milliers de dossiers, a saisi officiellement les deux familles politiques ainsi que la société civile. Majorité et opposition prennent le gros morceau soit 24 représentants. Chaque camp politique aura 12 délégués contre 6 pour la société civile. A l’opposition, la Dynamique de l’opposition et le G7 ont rejeté l’offre.
[caption id="attachment_48714" align="alignleft" width="426"] UNAFEC[/caption]
Le secrétaire général adjoint de l’Unafec, John Banza a tenu à rassurer la classe politique surtout l’opposition qu’il n’y aura aucun agenda caché au dialogue. Pour ceux qui pensent que le dialogue, c’est l’endroit pour changer la constitution, Banza pense qu’ils se trompent.
Le porte-parole de l’Udps, Bruno Tshibala a été tranchant. Au dialogue, il sera clairement question de changer l’actuel bureau de la commission électorale nationale indépendante. Le secrétaire général adjoint de l’Udps zappe ainsi le bureau Nanga qu’il considère comme le pur produit de la Majorité présidentielle.
Le bureau Nanga passe à la vitesse supérieure. Il annonce l’arrivée des Kits d’enrôlement pour fin juin ou début juillet. Norbert Basengezi, le vice-président de la commission électorale nationale indépendante l’a clairement indiqué dans son discours à l’ouverture d’un atelier de formation des agents électoraux sur l’enrôlement. Au mois de juillet, les kits pourront être déjà là, a-t-il assuré. Mais seulement, le très politique Basengezi n’a pas voulu s’aventurer à avancer la date du début de l’opération.