Lorsqu’on le retourne dans l’un ou l’autre sens, le « dossier FDLR » apparaît finalement comme un problème insoluble. C’est du moins la déduction que l’on s’en fait dans bien des milieux. Après tout, on ne semble pas voir les choses de la même manière. De part et d’autre, on ne regarderait pas dans la même direction. A voir comment le décor est planté, le désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) semble au point mort. Est-on en train de faire du sur place ? Ce qui est du moins certain, le désarmement des rebelles hutus rwandais présents dans l‟est de la République démocratique du Congo, depuis une vingtaine d‟années, n‟avance pas. Dans tous les cas, un dialogue de sourds s‟est installé entre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et la communauté internationale. On sait que deux organisations sous-régionales, la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs) et la SADC (Communauté économique des Etats d‟Afrique australe), ont donné aux FDLR jusqu‟à la fin de l‟année, au plus tard, pour « se désarmer » et, pour montrer, sur leur parcours, leur bonne volonté, ainsi que la mission des Nations unies au Congo. La Monusco a pour mandat de lutter contre les groupes armés. Et c‟est à cette tâche qu‟elle s‟atèle non sans quelques accrocs.
On sait, toujours sur le même registre, que les FDLR remettent, dans une certaine mesure, en cause le plan de désarmement préparé par le gouvernement congolais et la Monusco. Dans ce qu‟elles présentent comme faisant partie de leur cahier des charges, les FDLR réclament aussi un dialogue entre Kigali et tous les partis de l‟opposition. Ils l‟ont, en effet, demandé dans une lettre adressée au président au président Robert Mugabe du Zimbabwe, en même temps président en exercice de la SADC. Dans cette lettre, les FDLR se présentent comme « des combattants de la liberté, protecteurs des populations réfugiées rwandaises, victimes « d‟abord des massacres au Rwanda puis au Congo commis par l‟Armée patriotique rwandaise de Paul Kagame », expliquent-ils. Mais, là n‟est pas tellement le problème. Pour appuyer leur démarche, les rebelles rwandais citent deux rapports onusiens, le Report Gersony de 1994 et le Mapping report de 2010. Que le chef de la mission de l‟Onu, Martin Kobler, ait exigé des rebelles des FDLR, au Conseil de sécurité de l‟Onu, le 7 août 2014, qu‟ils désarment au plus vite, rien n‟indique que le désarmement des ex-combattants FDLR, c‟est pour tout de suite. On en aurait encore pour plusieurs semaines, si pas des mois et la fin de l‟année 2014 pourrait bien survenir sans que ce goulot d‟étranglement ne puisse sauter. En attendant, c‟est la quadrature du cercle.